Les Successions, ou la définition même d’un roman intelligent, à plus d’un titre : en traçant un parallélisme inversé entre son personnage principal – Pascal, marchand d’art se sentant méprisé dans son commerce par un père artiste intransigeant – et la figure de Ferdinand de Sastres – fils d’un capitaliste au nez creux de la fin du xixe siècle –, qui n’aura de cesse de décevoir son vieux, jusqu’à la crise cardiaque, Mikaël Hirsch parle autant de l’essence de l’art (« A quoi bon s’obstiner après Michel-Ange et Dalí ? ») que de filiations contrariées (« On pouvait dire qu’il avait reconnu son père, ou plutôt, qu’il l’avait accepté comme autre chose que son simple géniteur. »). Et en lançant Pascal sur la trace du tableau de Chagall ayant surveillé les jeux d’enfant de son défunt paternel, il nous balade en histoire autant qu’en géographie – intellectuels parisiens de l’entre-deux-guerres, nazis, yakuzas et cosplayers japonais –, au gré des annexions, reventes et recels d’œuvres. Brillant.

par François Perrin

Retrouvez cet article et l’interview avec Mikaël Hirsch dans notre numéro en kiosque.

Les Successions
L’Editeur
336 pages, 18 euros


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