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Reportage chez Impossible project : la dernière fabrique de polaroids

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Renaître : telle est l’Impossible project qu’est sur le point de réaliser l’usine qui produisait les films instantanés. Nous sommes allés immortaliser l’événement – en argentique, bien sûr.

Les turbines dispersent une odeur de classe de chimie. Derrière les battants, le grondement sourd et rythmé d’une mouleuse, d’une coupeuse et d’un réacteur. Nous sommes dans le cœur encore battant de la photographie argentique. Au milieu des becs Bunsen, des cuves et des seringues, un jeune homme à grosses lunettes manipule un appareil photo en plastique rose, le modèle Barbie. C’est vendredi, son chef est absent comme la moitié du personnel en ce milieu d’après-midi du mois d’août. Ce laboratoire vide recouvert de petites photos carrées multicolores pourrait servir de décor à Tim Burton. Et l’histoire de Polaroid, de scénario.

« Au revoir », fait Paul d’une main battant l’air gris d’Enschede, à quelques kilomètres de la frontière allemande. Vu de loin, son bras frôle la façade de droite puis celle de gauche. Ce bâtiment est le dernier à avoir fabriqué des films polaroid, et le seul à protéger les machines qui pourraient les voir renaître. Paul Latka a la cinquantaine. Quatre heures auparavant, il nous accueillait, un gros pansement sur l’oreille. Informaticien en chef, identifié « IT & Production Specialist » sur sa carte de visite, il va nous raconter son usine, nous présenter ses collègues et parler très fort pour couvrir le bruit d’un gros cylindre d’où sortent des kilos de dentifrice bleu : « C’est la pâte à développement ! » La Nasa, il y a un demi-siècle, ça devait ressembler à ça.

Paul est entré chez Polaroid à 21 ans, juste après l’armée. « Ici, on ne produisait que les films. Les négatifs, c’était à Glasgow, et les appareils photo, en Chine. Maintenant, on doit apprendre à tout reproduire, jusqu’aux piles. » Comment c’était il y a trente ans ? « C’était la meilleure entreprise où bosser. En arrivant, je pensais rester quelques mois et trouver mieux. Mais j’ai eu droit à une formation d’informatique passionnante alors qu’on n’avait pas d’ordinateur ! Nous étions trente-deux dans le département ; et les tests chimiques que nous commandait le siège, à Boston, nous fascinaient. »

Naufrage numérique
Mais les années 2000 s’intéressent aux pixels, aux images gratuites et partageables. La restructuration de la compagnie puis la cessation de la production en 2007 mènent à la banqueroute et à trois rachats successifs. En 2005, la boîte est détenue par Tom Petters, un escroc américain condamné en 2010 à cinquante ans de prison. Paul aura vécu ce déclin de l’intérieur. « Les derniers temps, nous étions 189, alors que dans les meilleures périodes, 1 200 personnes y bossaient. » Les sept usines réparties dans le monde ont fermé, les équipements démantelés puis jetés, le corps salarial remercié et le stock restant vendu sur Internet. « Il n’y a plus un seul vieux film ici. »

Pourtant, depuis les années 90, le marché du polaroid était en pleine expansion. Grâce à l’effondrement du bloc soviétique – l’Allemagne de l’Est et la Russie découvraient cette technologie –, les ventes atteignaient 25 millions de packs par an. C’est Olaf qui nous le dit. Né quarante-neuf ans avant notre rencontre en RDA, il s’est occupé du marché russe à partir de 1999. Aujourd’hui, il est responsable d’un marché plus à l’Est encore : l’Australie et la Nouvelle-Zélande : « Ce qui a fait déraillé la société, ce sont les sommes folles engagées dans des domaines éloignés de ce qu’elle savait faire. » Et où les concurrents avaient déjà un rouleau d’avance : l’électronique et le numérique. En 2008, alors qu’elle produit encore 24 millions de paquets de films par an, l’usine d’Enschede est la dernière à devoir mettre les clés sous la porte. « J’ai pleuré devant ma fille ce jour-là », avoue-t-il devant les sandwichs qu’il nous a préparés, « et pas parce que je perdais mon travail, j’avais déjà un autre boulot… Quand André [Bosman, directeur de l’ingénierie] est venu m’y chercher, cinq mois plus tard, j’ai dit je suis ton homme. Il est surpris mais pas trop. Une semaine avant la fermeture, la rumeur enflait : un client avait l’intention de nous racheter. »

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© Magdalena Cenolli

Sauvetage miracle
Ce client est Florian Kaps (lire son interview), un Autrichien de 38 ans passionné de polas [lire interview en encadré]. Le soir du pot de fermeture, il demande à André Bosman quelles seraient les chances de sauver les dernières machines capables de produire des films instantanés. La réponse, sans espoir, l’informe que le matériel (évalué à 130 millions d’euros) part à la décharge dans deux jours. La légende (du moins selon le New York Times*) veut que sa réplique fut : « Bon. On arrête de boire des bières – dommage parce que les hollandaises sont délicieuses – et on parle business ! »

Florian Kaps est alors cadre chez Lomography, à Vienne, et fondateur de deux sites, l’un collectionnant des scans de polaroids érotiques, l’autre vendant du matériel. Grâce à dix employés, sa famille et ses amis, il collecte 2,1 millions d’euros qui permettent de conserver l’un des cinq bâtiments du block d’Enschede. Un petit miracle.

Mais il ne suffisait pas de reprendre la production. Trois énormes problèmes allaient donner son nom à cette aventure : premièrement, impossible de récupérer la marque Polaroid qui appartient à une société d’exploitation de licences américaine ; deuxièmement, ne se fabriquaient ici que les films SX-70 (tout autre outil de production avait disparu) ; troisièmement, les solutions chimiques de développement des couleurs ont été interdites par Bruxelles pour cause de toxicité. Il allait falloir reconstituer l’intégralité d’un savoir-faire d’une autre époque pour les billions d’appareils Polaroid encore en circulation. Si le marché a été anesthésié par le numérique, rien ne l’a remplacé. Florian, André, Paul et les autres y croient. Pour les trente-quatre employés qui foulent ces grands couloirs presque déserts, l’avenir est un pari.

Pour se protéger des indiscrétions d’espions, tout était interdit dans cette zone : prendre des photos, la survoler… Ce décor seventies, nous sommes pratiquement les premiers journalistes à le photographier (avec Der Spiegel en 2009, et cette année, Monocle). Au centre, comme une colonne vertébrale, une gigantesque lampe semble maintenir les quatre étages de cette micro-entreprise muséale. Qui l’a dessinée ? « Ça aurait pu être Land ! », rient Paul et Olaf. Le docteur Land, génie d’invention et de management, et maître de Steve Jobs, qui disait de lui : « Non seulement il était un des plus grands inventeurs de notre époque mais, plus important, il a eu la vision d’une intersection entre l’art, la science et le business, et a su créer une organisation pour y réfléchir. »* Voici le conte qu’il connaissait par cœur.

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Le Dr. Edwin H. Land présente le premier pola en 1947

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Edwin H. Land, le modèle du fondateur d’Apple est, comme lui, un autodidacte dont l’esprit inventif fut comparé à Thomas Edison, Henry Ford ou Alexander Graham Bell. Quant à son feeling de manager visionnaire, il ne soutenait la comparaison avec personne. Scientifique échappé d’Harvard pour cause d’ennui, il avait décidé de trouver un moyen d’estomper l’aveuglement des phares de voiture. Au dam de ses parents si fiers de lui, il quitte Cambridge pour louer une chambre sous les lumières de Broadway. Il rencontre sa femme, « Terre », une étudiante en art qui l’aide dans ses recherches.

A 20 ans, marié, il dépose sa première invention : le « polarizer » artificiel, un verre qui laisse passer uniquement les rayonnements utiles. Il retourne à Cambridge pendant la crise économique de 1929. Un article qu’il présente à Harvard attire l’attention d’un camarade au compte en banque garni qui lui propose d’ouvrir leur laboratoire. Ils s’installent dans un minuscule appartement sur le toit duquel Land suspend des feuilles de nigrocellulose avec des pinces à linge, jusqu’à ce que les voisins deviennent trop curieux et que le binôme déménage dans une ferme.

Il dépose son premier brevet en 1934 : une pellicule transparente réduisant les éclats de lumière. Kodak passe commande de filtres polarisants pour augmenter le contraste et réduire la surexposition de ses appareils photo. Ils n’ont pas les machines requises pour l’honorer, mais ils acceptent ce premier contrat de 10 000 dollars. Après quinze jours sans sortir du labo ni changer de vêtements (jour de Noël compris), ils parviennent à construire l’équipement nécessaire. Mais le marché du filtre n’est pas large, et l’idée de base reste à réaliser : l’aveuglement des phares. A l’époque, les lunettes de soleil étaient de simples verres teintés à cinq dollars. Objectif : révolutionner le marché en lançant des lunettes antiréfléchissement (sable, mer, autoroute, neige…) pour trois dollars.

U-2, les Russes et Polacolor
L’Amérique va entrer en guerre, ces projets de lunettes intéressent la marine. Le laboratoire de Boston produit des prototypes militaires : des google adaptées aux aviateurs, des instruments de mesure d’angle d’avion, des simulations de tirs en 3D (l’ancêtre du jeu vidéo), et… un film en couleur, Polacolor, pour collecter des informations sur les forces russes avec des clichés pris depuis les U-2 qui survolent les bases soviétiques. Land est nommé leader d’un groupe de scientifiques par le gouvernement Eisenhower hanté par Pearl Harbor. Il travaille pour les services d’espionnage jusqu’au scandale du Watergate, sous Nixon en 1974. Mais le chercheur veut toucher les civils. Hollywood, qui avait fort à faire avec les inventions toutes fraîches qu’étaient le son et la couleur, n’a pas voulu entendre parler de ses projections 3D. Il part se reposer au Nouveau-Mexique. C’est donc un soir des années 40, à Santa Fe, en réponse à la déception amusée d’une amie – « Dommage qu’on ne puisse pas voir la photo tout de suite ! » – que Land se pique d’inventer la photo immédiate.

Premier défi : une poche contenant les émulsions du développement à intégrer à l’appareil photo. Il allait y parvenir en 1947. Complet et pardessus accompagnent la silhouette rassurante de cet homme de 37 ans qui déclare à l’Optical Society of America de New York : « Photography will never be the same after today. » Les 4 000 personnes qui le regardent bourrer sa pipe ne retiennent pas leur souffle pour rien : la pop technologie était en marche devant leurs yeux.

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Dr. Edwin-H.-Land photo © J.J.Scarpetti.

Du dossier secret à la multinationale
Un an plus tard, le premier appareil photo instantané, le Model 95, est en vente. Lourd, compliqué, lent, il avait… une apparence unique. Comme la bouteille de Coca-Cola, il ne pouvait être confondu avec rien et entre directement dans la conscience des Américains. Lors de la présentation dans le plus grand magasin de Boston, quelques semaines avant Noël 1948, tous les appareils (une cinquantaine) se sont vendus instantanément. De 1,5 million de dollars la première année, les ventes augmentent de 50 % par an jusqu’en 1952. Du sépia, les films passent en quelques mois au noir et blanc, mais il faudra seize ans de recherches pour voir apparaître la couleur. « Le présent, c’est le passé en train de mordre sur le futur », aimait dire le sosie de Mister Big, à la fois reclus et show-man, célébré par les scientifiques autant que les businessmen.

En 1968, Polaroid est le plus gros employeur de Cambridge. L’entreprise est un modèle d’esprit scientifique et avant-gardiste dans le traitement des employés – par exemple, les places de parking sont octroyées en fonction de l’ancienneté, non du poste. Le jour de l’assassinat de Martin Luther King, Land fait un discours devant ses salariés pour leur demander d’aider à l’embauche de personnes de couleur. Derrière leurs applaudissements, certains de ces travailleurs du Massachusetts des années 60 sont restés a little bit puzzled. Dans le monde de Land, les noirs occupaient 6 % des postes, plus qu’ailleurs, mais restaient cantonnés aux emplois les moins payés. Il voulait atteindre 10 %, le taux de représentation de la population en ville, et les voir grimper à tous les niveaux.

De 1971 à 1981, le nombre d’appareils vendus dans le monde oscille entre 4 et 9 millions. Polaroid devient une des premières multinationales. C’est l’aube du consumérisme, on n’achète plus pour la vie, on accepte l’obsolescence programmée par l’aventure technologique. Depuis 1969, Land lâchait quelques bribes sur ce qui allait être le Polaroid format pocket en 1972. Il savait créer l’attente et les effets d’annonce, jalousés par Kodak. Le géant lance son premier appareil instantané en 1976, le PR-10. Procès. Verdict (un milliard de dollars de dommages et intérêts) en 1986. Kodak aura eu le temps de capter 25 % du marché et Land de quitter sa société, en 1982. Paul nous apprend, alors que nous rejoignons le personnel de la dernière manufacture « landaise » à sa pause-café, qu’une partie des indemnités avait été distribuée aux employés. « J’avais touché une belle somme en florins ! »

Plus jamais déçus
Edwin H. Land meurt en 1991, à 81 ans. Chercheur des plus médaillés et deuxième détenteur de brevets derrière Edison, il doit son succès non pas aux journalistes scientifiques mais à l’enthousiasme des photographes, incrédules devant l’autoportrait en train de se développer sous leurs flashes, le 21 septembre 1947. Le docteur, brandissant la photo la plus ratée, les avait scotchés : « La meilleure de toutes est celle-ci. On ne sera plus jamais déçu par le résultat d’un tirage puisqu’on peut le refaire sur-le-champ. » La nouvelle fera d’abord une page dans Life et le New York Times, puis Polaroid deviendra un nom commun.

L’usine d’Enschede doit elle aussi sa résurrection aux photographes. Et il y est difficile de ne plus utiliser le mot « polaroid » alors que les lettres géantes de l’enseigne arrachée sont encore visibles. Il se pourrait qu’un jour les films retrouvent leur nom et que tout redevienne possible. « On ne s’interdit pas de le prononcer, mais nos films ne sont plus des polaroids. Le procédé de développement est différent ; regardez, on doit protéger l’image de la lumière pour la voir paraître, alors qu’il fallait, à l’inverse, l’exposer », explique Paul.

Il avait fallu trente années de recherches aux meilleurs chimistes de Cambridge pour mettre au point le négatif (dos noir), le développement (onze couches de produits différents) et la protection de l’image (pellicule de plastique). Pour parvenir à ce résultat sans utiliser de matières polluantes, il faudrait à nouveau mobiliser quantité de cerveaux et de bocaux en ébullition. Mais personne, aujourd’hui, n’investirait des sommes pareilles dans une redécouverte.

Alors, depuis trois ans, Impossible project avance à son rythme sur le pola du xxie siècle. En juillet 2010, la déception face aux premiers films couleur mis en vente était grande : 45 minutes d’attente (pour une au temps de Land) pour voir apparaître une image… délavée. Et le pack Shade Color de huit films coûte 20 euros. Mais deux ans plus tard, les couleurs progressent, et la clientèle est heureuse que la dernière lampe flash renfermant l’esprit d’un génie de l’ère analogique n’ait pas été soufflée.

Photographie Magdalena Cenolli** (à Enschede), dans Standard n°37, octobre 2012

* Christopher Bonanos, New York Times, 7 octobre 2011.
** Magdalena Cenolli expose ses céramiques et photographie à la Villa Dutoit, du 29 février au 24 mars.

 

Specialisten
Au milieu des entrelacs électriques, des boulons, boîtiers et autres enchevêtrements mécaniques, Yos, Liars, Jos et Benny exercent des tâches qu’ils sont les derniers à pouvoir faire.

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Le remplisseur de film
« Je suis opérateur général, je sais utiliser toutes les machines. Je travaille dans la photo depuis mes 17 ans. Cette usine était proche de chez moi, j’ai écrit une lettre de motivation en 1979, à 21 ans. Mon premier poste a été sur cette machine. Elle remplit le cadre blanc des polas de pâte à développer. Je vois cette usine comme un enfant qu’on doit rééduquer, je l’ai dans le cœur. J’y ai fait rentrer mon fils Edwin, il y a deux ans. Vous le voyez, là-bas, sur l’échelle ? » Benny Tenhove, 44 ans, trente-quatre ans d’ancienneté.

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Le laborantin
« Je suis étudiant en chimie, en stage de fin d’études. Les gens d’Impossible sont venus à l’école, ils cherchaient un étudiant. Je n’avais jamais entendu parler de Polaroid. Je suis allé voir sur Internet, j’ai trouvé ça fascinant. » Liars Kekkert, 21 ans, quatre mois d’ancienneté.

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Le faiseur de négatif grand format (8-by10)
« Je suis assistant pour reconstruire les machines. Celle-ci fabrique les négatifs du format 8-by-10. Elle a pu être acheminée par bateau des Etats-Unis, déconstruite sur dix palettes. Les Américains demandaient 200 000 euros pour la remonter. Alors on s’est débrouillé, comme avec un énorme Lego, sans instruction. On a pu la rallumer deux ans plus tard ! » Yos Raamsteeboers, 42 ans, vingt-six ans d’ancienneté.

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Le réparateur
« Je reçois jusqu’à 400 appareils par jour, envoyés par tous nos magasins. J’en répare jusqu’à 150 quand les pannes ne sont pas compliquées. Faites voir votre appareil ? Donne, je vais lui ajouter un truc… » Jos Ridderhof, 48 ans, trente-six ans d’ancienneté, surnommé « le parrain », il montre fièrement son grand tatouage pola.

La boutique en France
77 rue Charlot, Paris 3e

La galerie en Autriche
Polanoir, Breite Gasse 11/1, Vienne

8-by-10
Film grand format
160 euros les dix

Lire l’interview de Florian Kaps, l’impossible initiateur du projet.

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