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Sunn O))) par Stan Verbeken
Sunn O))) : Ô soleil
  • 17 June 2015/
  • Posted By : David Herman/
  • 0 comments /
Cathédrale sonore étouffante visant la transe rituelle, le black métal du duo californien  Sunn O))) (Greg Anderson et Stephen O’Malley, chevelus habillés en moines sur scène) tétanise l’auditeur sur des plages d’une vingtaine de minutes. Que prennent les spectres au breakfast ? Coup de bigot d’outre-tombe outre-Atlantique au leader, guitariste angoissant et… graphiste auteur de la couverture du Da Vinci Code.
Sunn O))) par Stan Verbeken

© Stan Verbeken

Bonjour Stephen, il est 9 h 12 à Los Angeles. Je ne vous dérange pas ?
Non, non, ne vous inquiétez pas. Je prends le petit-déjeuner. Café noir et smoothie [sorte de milkshake]. Vous connaissez ?

Non. Quelle est la part de concept et rock’n’roll dans la musique de Sunn O))) ?
On ne peut pas séparer les deux. Je fais le job, vous voyez. Sans être prétentieux, hein. Métal, expérimental, improvisations : le public perçoit les choses comme il l’entend. C’est votre travail à vous, journalistes, de catégoriser les choses, non ?

Oui. Comment différenciez-vous le live et le travail en studio ?
On improvise plus pendant les enregistrements, parce qu’on a plus le temps et qu’on est mieux équipé. Le live est l’aspect théâtral du son et l’enregistrement, l’aspect pictural.

Vos prestations scéniques demandent une préparation proche du rituel. Cela devient-il parfois mécanique ?
Oui. Le rituel reste la répétition d’un événement, d’une pratique, cela implique d’accorder son esprit à chaque instant. Mais la performance nous permet d’éviter le côté mécanique. Sortir de soi-même, et rentrer dans le son.

Faites-vous de la musique de performers ?
Je nous considère comme un groupe, vu qu’on a appris la musique avec une guitare et des potes. Greg et moi en sommes les constantes, les performers périphériques varient. Mais tous font partie de quelque chose de tribal, de l’ordre du culte. Peter, un ami performer, a proposé que tous ceux qui se sentent proches de Sunn portent un bandeau, pour montrer qu’ils font partie du même collectif « perceptuel ».

Parlez-nous de vos « états seconds ».
C’est une sorte d’état magique, mais pas dans la vieille tradition véhiculée par Aleister Crowley [voir l’article Le Diable, c’était lui]. Plutôt basée sur le changement de perception. Ce n’est pas très compliqué : sur scène, Sunn est une invocation. Une invocation ayant assez de gravité pour transformer l’espace physique, le plier et créer des motifs offrant des qualités magnétiques que le public perçoit pendant l’événement. Bien que parfois très intense, tout ça n’est pas si sérieux.

Sunn O))) par Stan Verbeken

© Stan Verbeken

Stephen o’Malley, Sunn O))) : « Sunn  est une invocation ayant assez de gravité pour transformer l’espace physique, le plier et créer des motifs qui offrent des qualités magnétiques. »

Comment distinguer l’œuvre de la vie privée ?
Vos questions tentent de séparer les choses, alors que tout n’est qu’un système d’imbrications. La musique est un pan de ma personnalité et de mon existence. Je ne peux pas changer de chapeau.

Quelle importance accordez-vous aux symboles ?
Je suis quelqu’un de très visuel. Les symboles sont intéressants car ils projettent un pouvoir, des émotions, des sentiments. Ils peuvent surtout projeter des idées sans utiliser le langage. J’ai toujours été intéressé par les hiéroglyphes qui représentent quelque chose au-delà de ce qu’ils sont vraiment. Notre logo [Sunn O)))] est celui d’une marque d’amplis. Il représente à la fois le son et la pression du son, son aspect physique, puissant. Un très bon logo pour nous.

Sunn O))) par Stan Verbeken

© Stan Verbeken

Votre public va des amateurs de hard et d’expérimental aux branchés. Pensez-vous qu’ils vous prennent au premier ou second degré ? Le monde du black métal vous ennuie-t-il, parfois ?
Figurer dans l’univers du black métal n’a pas compromis notre image globale, nous avons simplement montré une de nos facettes, avec isolation, désolation, désespoir. La grandeur du vide. La philosophie de Sunn est de se revigorer grâce à la musique et à l’excitation que produit le son. C’est une musique abstraite qui projette les idées qu’on a envie d’y mettre. Il y a assez d’espace pour qu’on puisse explorer ce qu’on veut. Notre musique est directement reliée à l’esprit.

Vous multipliez les références au groupe Earth, de Seattle. Sunn O))), un hommage permanent ?
Earth n’a pas eu le succès qu’il méritait et le public le réécoute grâce à l’intérêt que nous leur portons. Nous les vénérons. Leur musique est une force magique. Pareil, nous ne sommes pas un groupe purement contributif, c’est une question d’adoration.

Parlez-nous de la pièce que vous montez en France en septembre.
Du théâtre signé Gisèle Vienne, très inspiré de Robbe-Grillet [voir l’article littérature]. Nous travaillons sur le design sonore avec Peter Ling. C’est une expérience incroyable… avec des idées de structures du temps.

On raconte que vous utilisez « le son qui tue »…
C’est une légende. Nous n’utilisons pas le son qui tue mais celui qui vit, qui nous fait se sentir bien.

Entretien David Herman

Terrestrials, ( Sunn O))) & Ulver ) 2014, (Southernlord)

La Reh 012, 2014 (Southernlord)

Sunn O))) sera en tournée en Europe du 28 mai au 18 août 2015


We Love Green Parc de Bagatelle 2014
We Love Green : la pop est dans le pré
  • 26 May 2015/
  • Posted By : Fanny Menceur/
  • 0 comments /
Cadre idyllique, programmation pointue et éclectique, ce week-end on va au parc. L’édition 2015 du We Love Green promet plus de poussées de son que de poussettes.

We Love Green Parc de Bagatelle 2014

Cette année, l’événement musical francilien auto-proclamé « pionnier et engagé » nous met artistiquement déjà en émoi. Deux jours, deux scènes (une Pop Stage et une Electro Stage), des néo-Belles des champs en couronnes de fleurs et une programmation bien moulée. A côté des artistes connus, reconnus et aimés comme l’incontournable Christine and the Queens, le trépidant Julian Casablancas & The Voidz ou Seun Kuti et l’électrique Hanni El Khatib, vont se produire quelques têtes moins exposées mais pas moins excitantes et déjà standardisées depuis longtemps comme Nicolas Jaar, Django Django, Shlomo, C.A.R. et Citizens ! Pour les nourritures terrestres, oubliez le traditionnel saucisse-frites de festival, près de treize food trucks 100 % local et bio investiront le bois de Boulogne. Alimentaire, mon cher Jackson.

Festival We Love Green
Parc de Bagatelle, Bois de Boulogne
Samedi 30 et dimanche 31 mai


Jarvis Cocker portrait Bastien Lattanzio
Jarvis : une vie de Cocker
  • 24 February 2015/
  • Posted By : Richard Gaitet/
  • 0 comments /

Pulp sort le 1er avril. Le film retrace l’histoire du groupe le plus degingandé de Sheffield en se focalisant sur ses habitants (castés conformément à l’esprit décalé du grand Jarvis). Après la projection de presse, une envie démange plus qu’une étiquette trop longue : relire les propos que l’auteur de Commun people tenait devant Richard Gaitet, un café et une clope, en octobre 2006 pour Standard n°14.

Jarvis Cocker portrait Bastien Lattanzio

© Bastien Lattanzio

Crooner pince-sans-rire des années 90, le charmant Jarvis Cocker, 43 ans, digère encore mal la mort de Pulp. Convalescent, devenu père et parisien, le myope le plus drôle du Royaume-Uni revient solo et en petite forme avec Jarvis, théâtralement défendu après le déjeuner.

Jarvis, qu’avez-vous fait depuis la séparation de Pulp, en 2001 ?
Jarvis Cocker : J’ai emménagé à Paris parce que ma femme est française [la styliste Camille Bidault-Waddington] – j’ai pensé qu’il serait plaisant de vivre dans la même ville que ma femme [sourire]. Nous avons un garçon [Albert] de 3 ans et demi. J’ai aussi mis trois ans à m’adapter au fait que je ne suis pas mort à 40 ans.

Aviez-vous peur de vieillir ?
Oui, mais beaucoup moins maintenant – j’ai passé la crise de milieu de vie. Normalement, vers la cinquantaine, vous réalisez tout ce que vous n’avez pas fait et vous achetez une moto et une veste en cuir. L’avantage, c’est que les gens nourrissent moins d’espoirs à votre sujet. Le cauchemar, c’est qu’on ne peut plus boire autant.

Comment est né Jarvis ?
Je ne voulais plus, du tout, écrire de chansons. Puis… parfois, dans mon bain, dans un parking ou dans le jardin du Palais Royal, j’avais un texte, un bout de mélodie. Si les deux me restaient en tête au bout de trois jours, je les enregistrais [jouant des sourcils l’artiste inspiré]. J’ai aussi tenté d’apprendre le piano. Plutôt fainéant, je me suis résigné : je suis le seul à pouvoir interpréter mes chansons. Je le ferais donc jusqu’à la fin de mes jours, comme Leonard Cohen, prêt à accepter l’humiliation ou l’impudeur éventuelle.

Devenir père a-t-il changé votre écriture ?
Notez cette phrase anglaise : « la poussette dans le vestibule annonce la mort de la créativité ». Certes, vous avez moins de temps pour vous, mais quand l’enfant dort, vous utilisez cette heure. Avant je fumais clope sur clope toute la journée en me disant que j’écrirais demain. Mon fils m’a d’ailleurs aidé sur cet album. J’ai d’abord cru a un sabotage : il a cassé ma guitare. Puis j’en ai racheté une, qu’il aime désaccorder. Par accident, il l’a réglé d’une manière que je n’aurai pas inventée, et cela m’a inspiré quatre chansons. Je devrais le créditer sur ce disque. [Dépliant les doigts d’une main immense et squelettique] Imaginez l’intérieur de votre esprit comme une ruche. Un enfant ne modifie pas votre esprit : il favorise l’ouverture d’autres alvéoles. Certaines, comme le sentimentalisme, sont fort désagréables. Un enfant meurt ou se blesse à la télé, et vous vous effondrez [gémissant comiquement].

Jarvis Cocker portrait Bastien Lattanzio

© Bastien Lattanzio

Jarvis Cocker : « A Paris, j’ai encore l’impression d’être un habitant de Sheffield – je cherche des frites, toujours. »

Vous avez ramé à Sheffield avant de connaître le succès. Quels souvenirs gardez-vous de cette période ?
J’ai enregistré Jarvis à Sheffield pour des raisons pratiques, mais c’était important d’y revenir vingt ans après. N’oubliez jamais l’endroit d’où vous venez. A Londres, je me sentais comme un étranger, et à Paris, j’ai encore l’impression d’être un habitant de Sheffield – je cherche des frites, toujours. Musicalement, la ville s’exprimait par des synthés et des boîtes à rythme. Effectivement, on nous ne a pas remarqué tout de suite. On répétait des heures, et on nous laissait jouer à 23h30 devant trois personnes.

Comment va la gauche en Angleterre ?
Le parti travailliste était censé être socialiste, mais c’est fini. Je sais qu’en France, vous traversez une sorte de crise, mais votre gauche existe. On dirait que beaucoup de Français veulent avoir leur Tony Blair. Je leur dis : ne faites surtout pas ça. Vous manifestez, et le CPE s’arrête ! Le gouvernement anglais ignore la critique. De plus, son américanisation m’embarrasse – c’est comme si j’essayais de sympathiser avec un ado de 15 ans. Nous devrions apprendre aux Etats-Unis comment devenir plus vieux et moins puissants avec grâce. Face à la Chine, ils vont chuter, économiquement, idéologiquement. Au lieu de leur dire de se calmer, nous les regardons comme papa, avec le sentiment d’importance de ceux qui fréquentent les plus costauds. C’est une mentalité de centre commercial.

Comment voyez-vous les Français, maintenant ?
Certains clichés sur votre pays doivent venir du cancan. Nous sommes persuadés que vous êtes très libérés, sexuellement, alors que la France est plus conservatrice que je ne le pensais. Culturellement, vous êtes plus sensibles, l’éducation est plus ouverte ; vous étudiez la philosophie au lycée, nous, non. En revanche, les Britanniques me paraissent plus passionnés. On dirait que vous prenez la culture comme un acquis, de manière un peu complaisante.

Vous voulez dire : prenant moins au sérieux la pop et le football ?
Le football est trop important en Angleterre, j’ai vécu près d’un pub, je sais ce que c’est. Concernant vos stars de la pop, je suis très étonné de voir que vos vedettes, comme Johnny Hallyday, restent sur le devant de la scène jusqu’à leur mort. En Angleterre, on n’en a qu’un comme ça : Cliff Richard. Vous, une centaine. Intéressant phénomène.

Comment expliquer l’attrait des musiciens anglais pour Serge Gainsbourg ?
Deux raisons à cela : d’abord, sur ses disques, la basse et la batterie sonnent de manière assez moderne, proche du hip hop et de la danse. Ensuite, il était plutôt extrême dans ses paroles et dans sa vie et nous n’avons pas d’équivalent en Angleterre – personne d’aussi connu et non conventionnel. Il a également pas mal expérimenté, mélangeant classique et rock ; Deep Purple a essayé et c’est la chose la plus immonde qu’on puisse écouter dans sa vie. Serge était en avance. Il brassait les musiques américaines et africaines pour aller plus loin. Quand on grandit avec le rock américain, c’est rafraîchissant. On m’a récemment proposé de participer à un album hommage, Monsieur Gainsbourg Revisited. J’ai dit oui, je voulais être sympa. Quand on arrive dans une nouvelle ville, il faut se faire des amis… [Riant].

Comment échapper au pastiche pour l’album de Charlotte ?
Facile : je ne me suis occupé que des paroles. Ils étaient coincés, et ils m’ont appelé [drapé d’élégance british] cos I am the best man in the business. Je voulais trouver un texte que Charlotte puisse chanter de manière convaincante. Je ne voulais pas qu’elle m’imite. J’ai discuté de ses goûts avec elle, et je suis content d’y être arrivé. N’insistez pas, je n’ai pas participé à la musique.

C’était quand, la dernière fois où vous vous êtes senti décadent ?
Le jour où ma mère m’a appelé pour savoir où était garée ma voiture. J’ai dit : « dans le garage, maman, que veux-tu savoir ? » Elle a répondu : « Ils disent à la télévision que les voitures brûlent à Paris. » J’étais à Saint-Germain, et j’ai expliqué à ma mère que cela se passait au-delà du périphérique. J’ai raccroché, et je me suis senti décadent : vivant dans un enclos artificiel et bourgeois, loin de la fumée, et près du Flore et de son café hors de prix. Il y a aussi, dans ce goût, l’enregistrement de This is Hardcore [1998]. Je ne voulais pas faire ce disque, j’étais baisé par le succès du précédent, Different Class [1995]. Rendre les choses plus graves était contradictoire, tordu. [En français] « dé-ca-dent ».

Où étiez-vous lors de la chute de l’Empire romain ? 
Disons que j’accordais les violons de Néron.

Sur quoi avez-vous dansé la dernière fois ?
Sur ce morceau [il fredonne Funky Town] pendant quarante secondes, au Baron. Ensuite ils ont mis cette horrible pop française des années 80 et je me suis rassis.


1963 Naissance à Sheffield (Yorkshire).
1978 Formation d’Arabacus Pulp, futur Pulp.
1995 Gloire internationale méritée via Different Class, cinquième album, totale réussite portée par l’hymne Common People. Sex-symbol, redonne de l’espoir aux binoclards.
1996 Ridiculise Michael Jackson aux Brit Awards et finit en garde à vue.
1998 The Fear et This is Hardcore, très, très grands morceaux de pop orchestrale.
2001 We love life, dernier Pulp, produit par Scott Walker.
2003 Devient père et déménage à Paris. Silence.
2005 Brève sorcière dans Harry Potter et la Coupe de feu.
2006 Reprise(s) de Gainsbourg et sortie de Jarvis, enregistré avec Richard Hawley et Steve Mackey, ex-Pulp.
2010 Reformation de Pulp pour un concert d’adieu à Sheffield
2013 After you nouveau single de Pulp produit par James Murphy
2014 Pulp, film de Florian Habicht


kim fowley portrait
Kim Fowley : Le fantôme du paradis
  • 26 January 2015/
  • Posted By : Standard/
  • 0 comments /
Kim Fowley est mort la semaine dernière. Nous lui avions téléphoné il y a 10 ans pour Standard n°4. Mégalo-drôle, il a terminé la conversation comme elle avait commencé : n’importe comment  – “Venez les Françaises qu’on baise… Je suis toujours vivant.”
kim-fowley-portrait
Comme Erich Von Stroheim, J.R Ewing ou Dark Vador, Kim Fowley est l’homme que certains aiment détester. D’autres le hissent en Poulidor de la pop. Qu’importe la vérité, seule compte la légende… Le parcours de ce pilier de la scène de L.A. a de quoi impressionner : les Beatles, Soft Machine, Cat Stevens, Hanson, Zappa, Gun&Roses & Add N To (X)… toute l’Histoire du rock, petite ou grande. Mytho, parano, génial opportuniste, bateleur de foire, élevé à Hollywood par des parents acteurs, il ne pouvait devenir que le grand escogriffe fascinant de cette usine à mirages.

Comment décririez-vous la scène musicale à Hollywood en ce moment ?
Elle est faite de gens qui se font passer pour des Anglais ou des Blacks. Mais je ne vis plus à Hollywood, je vis à la limite du désert, je m’en fous maintenant.

Votre ami Phil Spector vit une tragédie (on a retrouvé une starlette morte chez lui)…
Qui sait ce qui s’est passé, c’était peut être un truc de marketing pour vendre un prochain album. Ou une performance d’art. Le meurtre, la religion, la confusion de tout… La mort est banale, toutes les minutes il se passe quelque chose d’horrible dans le monde… et alors…

Feral house, la maison d’édition culte de L.A. (dont Marilyn Manson est le plus grand fan) va publier votre autobiographie…
Oui, mais personne n’aime la vraie histoire, la vérité est dans mes albums. Mes bios sont brillantes parce que je suis plus intéressant et plus doué que la plupart des gens. Je suis plus beau que beaucoup d’hommes, je chante mieux que pas mal de gens. Tu crois que si je joue à Paris il y aura du monde ?

100/500 personnes
C’est peu !! Jim Morrison est mort, Iggy Pop est vieux, il ne reste plus que Kim Fowley à voir. En Angleterre mes shows durent trois heures, des filles montent sur scène, des mecs aussi.

Kim-Fowley-fantasy

Kim Fowley : « Phil Spector may kill people but i still make new recordings.»

Vous semblez aigri de ne pas être assez célèbre… 
Non, je suis célèbre ! Suffisament pour que tu m’appelles. J’apparais sur 300 000 sites internet. Je suis sûr que Justin Timberlake ou Britney Spears font moins bien. Je suis moins connu mais plus respecté que Tom Cruise. Britney Spears ne va pas durer 45 ans, moi je fais de la musique que les gens aiment depuis 1959.

Comment décririez-vous la Mecque du showbiz à un nouvel arrivant ?
Hollywood est une idée, c’est factice, c’est une ville sale, la capitale du meutre, très chère, bondée, les produits chimiques provoquent des allergies. Les gens n’y sont sympas que si tu es jeune, riche, beau ou célèbre. Si tu n’es pas Cameron Diaz ou Spielberg, reste à la maison. Le rêve vaut mieux, tout le monde a le potentiel d’être sa propre star. Pourquoi me coltiner toute cette merde. Je préfère vivre comme un mort vivant dans le désert. Je suis l’homme le plus étrange que vous ne verrez jamais. Comment s’appelle ce Français Serge…? Gainsbourg, c’est ça. Je suis comme lui. Je suis simplement plus beau. C’est comme ça que tu m’imaginais ? Je ne vois personne, comme Papillon sur son île au bagne. Je n’ai pas de vie en dehors des heures de studio ou de films. Mais j’adore baiser, surtout des lesbiennes, elles font l’amour de manière très originale. Elles viennent à la maison, baisent avec moi, puis s’en vont. C’est intéressant… Venez les Françaises qu’on baise… Je suis toujours vivant.

Entretien Jean-Emmanuel Deluxe

Kim-Fowley-westisbest Kim-Fowley-impossibletruKim Fowley International Heroes

Les disques :
The West is Best (Zip records)
Fantasy World (Shoeshine records)
International Heroes (vinyle, reste 3 ex.)
Living in the street (Microbe)
Impossible but True : The Kim Fowley Story (Ace Records)
BO (Universal Jazz) du film Cette femme-là

Le film Edgeplay sur l’épopée des Runaways

Documentaire de 2004 produit et réalisé par la bassiste du groupe, Victory Tischler-Blue. Kim Fowley était leur premier manager.


Pitchfork music festival 2014 video standard sophie glanddierr grande halle de la villette
Pitchfork festival : l’intime au cœur de la foule.
  • 26 November 2014/
  • Posted By : Alexis Tain/
  • 0 comments /

L’intime au cœur de la foule. La volupté d’un baiser au sein de la transe collective. En mettant en scène ce jeu des contrastes, Sophie Glanddier pose un regard à la fois tendre et nourri de claustrophobie sur la récente édition du Pitchfork Music Festival Paris. Sa bande-son, concrète et oppressante, marque un contre-point sensible au déluge sonore produit alternativement sur les deux scènes opposées de la nef de la Grande Halle de la Villette. En 2 minutes 23 secondes, la vidéaste replace l’humain au centre de la mécanique de masse. Et proclame l’amour universel.


Eden film mia hanson love felix de givry sven daft punk
Eden : best of Mia Løve
  • 18 November 2014/
  • Posted By : Magali Aubert/
  • 0 comments /
Avec Eden, en salles demain, Mia Hansen-Løve a débusqué dans la jeunesse de son frère, Sven, matière à “film générationnel”. D’où qu’on se situe dans le temps et géographiquement par rapport aux protagonistes (les fondateurs des soirées Cheers en 1994 à Paris), on retrouve cette part de nous qui n’a jamais su choisir entre euphorie et mélancolie. Entre les deux, Guillaume Fédou vacille : chronique.

Eden film mia hanson love felix de givry sven daft punk

C’est peu dire qu’à la sortie de la projo d’Eden mercredi dernier où je m’étais rendu avec Benjamin Diamond, invité comme journaliste free-lance (lot du lac), et en glorieuse compagnie de Christophe Vix et Christophe Monier du fanzine éponyme dans la salle, je me suis trouvé profondément déprimé. L’histoire de Sven*, Paul dans le film, « DJ sans qualité » surfant sur la poudreuse sans sortir de la piste bleue démarrée sur une descente d’ecsta et finie sur une « release » au Silencio où il retrouve les Daft, lui l’ex-Rowenta de la coke devenu vendeur d’aspirateurs par correspondance et eux en plein jet-lag hollywoodien m’a entièrement vidé de toute substance.

Gauches et frêles devant l’éternel
Réaliste jusque dans les savoureuses scènes face aux banquiers, que l’on a tous connues (enfin j’espère !) et quelques beaux « peak time » de clubbing certifiés 90’s (le PS1, extatique), sans oublier le visionnage collectif de Showgirls (Paul Verhoeven, 1996) chez David Blot / Vincent Macaigne qui donna naissance et nom à un éphémère groupe starring Estelle Chardac, le film rappelle parfois que nous sommes au CINEMA et que l’on a besoin de pop-corns en nous présentant les Daft aujourd’hui grammifiés devant l’Eternel en post-ados boutonneux, gauches et frêles (l’acteur qui joue Guy-Man [Arnaud Azoulay] aurait facilement pu être au générique des Beaux Gosses avec Lacoste) Ahaha ils ne rentrent même pas en club ! Scène véridique (et very disco) et d’ailleurs il leur arrivait aussi que les videurs pardon les « physios » leur disent que les Daft étaient déjà rentrés vu que n’importe qui d’un peu déterminé à l’époque pouvait se faire passer pour eux (avant le règne d’Instagram, pour situer). Mais n’est-ce pas cette justesse et surtout ce réalisme, un instant contourné par les dessins du plus fragile d’entre eux, Mathias Cousin** très présents au début d’Eden, qui plongent l’ex-clubber que je suis dans un désarroi aussi profond ?

Au cimetière des platines rouillées
J’avais rencontré Sven à l’époque par l’entremise de la belle Katariina, « sociologue des dance-floors » qui réfléchissait plus vite que les strobos du Queen. Un garçon adorable, DJ doué et surtout en phase avec le mouvement alors que mon premier article s’intitulait « la french touch est-elle de droite » [pour la start up urbanpass] et m’avait valu la réputation de « premier hater de France » (c) 1999, alors que m’attaquais surtout à Air (♥♥) et aux « Versaillais », et que j’étais aussi assidu aux soirées Respect du mercredi que je le serai plus tard à celles du Pulp le jeudi (Style, Paradise Massage etc) : en bref, je voyais Sven comme le Petit Prince de la house, mon double lumineux en quelque sorte, moi le rocker indé perdu sur les pistes d’une house bientôt 100 % filtrée et lui passant d’un nuage à l’autre… Sur le moment j’en ai voulu à Mia Hansen-Løve, dont j’avais particulièrement aimé le premier court-métrage tourné sur une aire d’autoroute [Après mûre réflexion, 2004], d’avoir ainsi réduit ma jeunesse à néant.
Elle utilise artistiquement son frère comme un couteau suisse pour ausculter les dessous de la « hype » (nom des soirées de Pedro Winter, tiens) et fait correspondre ses errances et ses faiblesses à celles d’une génération (pour une dizaine de réussites certifiées gold, combien ont fini comme Paul/Sven et/ou moi ? Même si au fond on ne fait que démarrer ce qu’une suite, Eden 2, prouvera peut-être…). Ne sommes-nous capables de rien d’autre ? Trois gimmicks, dix soirées et au cimetière des platines rouillées ? Quelle est cette génération qui rêve tant d’Amérique qu’elle se rue dans les raves cauchemardesques d’Eurodisney (où les Daft ont rencontré « physiquement » le label Soma car pas de 3G à l’époque) pour finir — dans le meilleur des cas — avec un Chewbacca géant dans le salon ou en goguette dans le zoo privé de Hugh Hefner ?

Eden film mia hanson love Hugo Conzelmann felix de givry sven daft punk

Hugo Conzelmann et Roman Kolinka

Eden film mia hanson love felix de givry sven daft punk

Soirées Cheers

Eden film mia hanson love PS1

New York

Eden film mia hanson love Hugo Conzelmann felix de givry sven daft punk soirees respect

Soirées Respect

Eden film mia hanson love Hugo Conzelmann felix de givry sven daft punk

Vincent Lacoste et Arnaud Azoulay en Daft Punk

French invasion et gros bourdon
Sacrés français, dirait-on avec Dimitri From Paris. Alors ce n’est même pas de savoir qui a tiré le premier, Laurent Garnier à la Hacienda, les Daft chez Soma, Air et leur Modulor sur Source Lab, ou de savoir si Pansoul de Motorbass est LE chef d’oeuvre absolu de la « french touch » (à mon avis, si). Ni de savoir si Arnaud Fleurent-Didier et sa bande de chanteurs aphones intellos (dont je fus) a eu raison de créer la plateforme Frenchtouche, et de riposter à l’invasion US avec le discours de Villepin à l’ONU en 2003 revisité François de Roubaix… On ne refait pas le match, même si je me dis que le film est sans doute trop proche de ce que j’ai vécu et qu’il sera forcément plus utile aux « jeunes » d’aujourd’hui qui n’ont pas connu le fax et le Kobby — et pensent que les Daft sont vraiment des robots après tout. Il nous reste la Respect au Queen de mardi soir pour noyer tout ce chagrin, avec Sven et Kerri Chandler, le temps de vérifier qu’avec Clubbed to Death, Eden ou 24 Hour Party People on peut encore clubber par écrans interposés… J’entends déjà résonner le Hallelujah des Happy Mondays.

Par Guillaume Fédou

* Il se raconte chez Tsugi

** Co-auteur avec David Blot du Chant de la machine 1&2, soit L’Ancien et Le Nouveau testament de la club culture.
Eden Le chant de la machine mathias cousin david blot
Le Chant de la machine Mathias Cousin et David Blot
Préface des Daft Punk
Editions Manolosanctis, 2011

 

Le film
Aux côtés de Roman Kolinka et Hugo Conzelmann, on compte ceux qui sont passés par Standard : Vincent Macaigne qui nous a honoré d’une carte blanche dans la rubrique théâtre, Pauline Etienne, très éloignée de l’image qu’on avait d’elle à l’époque de notre entretien, Brady Corbet, qui a posé pour des photos de mode sans chercher à être sexy : hot. Beaucoup de souvenirs, donc, dans cet Eden de beats à bacs et quelques découvertes : Félix de Givry, dans un jeu presque faux mais si proche du réel qu’on pense à un Jean-Pierre Léaud retombé du nid. On avait oublié qu’il y avait autant de voix de garage dans les 90’s parisiennes et que les coupes de cheveux n’existaient pas. M. A.


Bande-annonce VF

 
 


Antony Antony and the johnsons portrait Ghost
Antony & The Johnsons : “Le paradis à portée de main”
  • 4 November 2014/
  • Posted By : Alexis Tain/
  • 0 comments /
Antony s’éveillait à peine en ce matin d’avril 2009 où nous avons joint son domicile. L’écho grave de sa voix établissait un drôle de contact. Lundi prochain sort Turning, le non moins étrange DVD de sa tournée.
Antony Antony and the johnsons portrait Ghost
Phare androgyne d’un harmonieux spleen musical, Antony, 38 ans, ne dort visiblement pas avec ses Johnsons. De New York, c’est d’un ton sépulcral qu’il déroule avec nous le fil de son somptueux troisième album, The Crying Light.

The Crying Light est le fruit d’une collaboration avec plusieurs musiciens et arrangeurs. Où êtes-vous, dans tout cela ?
Antony : Je suis parti de zéro en jouant du piano, puis de la guitare, auxquels on a superposé des cuivres et des cordes avant de faire intervenir un orchestre symphonique – un de mes plus grands souhaits, vraiment. J’ai enregistré dans cinq studios différents plus de trente chansons, composées en les sept ans, pistes après pistes, d’où le recours à de multiples arrangeurs. J’ai voulu donner à ma musique le relief qu’on entend lorsqu’on écoute les bruits de la forêt, loin du monde urbain.

Parmi les thèmes abordés, l’environnement tient effectivement une place centrale. 
J’ai voulu exprimer ma relation avec la nature et les éléments. Par extension, l’autre thème essentiel est la relation parent/enfant, le rapport aux corps. La mère donne le sein à l’enfant, corps distinct alors qu’il est issu de son ventre et constitué des mêmes éléments : l’eau, l’électricité, le carbone. En ce sens, j’ai cherché à me reconnecter à ce que je suis à travers les éléments. La nature me donne le sentiment d’être à la maison. J’ai été élevé dans le catholicisme, selon l’idée que seuls les hommes ont une âme, à la différence des animaux ou des arbres. Qu’au bout de la vie, il y aurait le paradis, un endroit lointain monochrome, vide et figé. En tant qu’artiste, je suis attentif au fait que la nature déploie ses formes indéfiniment selon un véritable processus créatif. Pour moi, le paradis est à portée de main. La création me permet de l’approcher, ici et maintenant.

Antony & The Johnsons : «  Les vagues d’immigration apportent dans leurs bagages de nouvelles idées, New York est en mouvement perpétuel, les yeux rivés sur l’avenir.»

Comme vous, Serge Gainsbourg a pratiqué la peinture avant de se concentrer sur la chanson, qu’il qualifiait « d’art mineur ». Partagez-vous son point de vue ?
J’adore le dessin, la photo, tous les types d’illustrations. Je ne crois pas qu’il y ait de hiérarchie des valeurs dans l’art. L’objectif, c’est d’amener les gens à se connecter entre eux. Le besoin de dialogue est phénoménal de nos jours. La vraie question, c’est de savoir si la création est utile ou non ? La vie est comme un monde de rêves qu’il m’est donné d’atteindre par l’art. C’est pourquoi j’apporte un soin tout particulier à l’artwork de mes albums.

Quel regard posez-vous sur ce « supermarché géant » qu’est New York ?
C’est la capitale du monde occidental. En ce sens, elle a toujours été un supermarché géant. Mais elle a aussi conservé une grande place pour l’expérimentation et l’underground. Constituée des vagues successives d’immigration apportant dans leurs bagages de nouvelles idées, cette ville en mouvement perpétuel, avance les yeux rivés sur l’avenir.

Découvrir son portfolio de dessins standard.

Vous avez passé un été en France à 16 ans, c’est un bon souvenir ?
Très bon, oui. Mon premier voyage tout seul… mon premier contact avec la liberté. J’étais au lycée. Après quelques temps à Montmartre, je suis parti à Angers pour apprendre le français dans le cadre d’un programme scolaire. L’été était splendide. J’ai passé beaucoup de temps tout seul, à peindre. Je me baladais dès que je pouvais et un jour, je suis tombé muet devant une photo illustrant l’affiche d’une troupe de théâtre. Je leur ai demandé de m’en donner une que j’ai accrochée au-dessus de mon lit. Cette photo du danseur japonais aujourd’hui centenaire Kazuo Ohno, je la découvrais pour la première fois. Elle illustre aujourd’hui la pochette de mon dernier EP, Another World</i>.

Que restera-t-il de The Crying Light ?
En faisant ce disque, j’ai tenté d’apporter ma pierre à l’évolution de l’environnement. Nous n’avons jamais vécu de période aussi cruciale pour la planète. Cet album est une manière pour moi de devenir responsable et de redéfinir mon rapport à la Terre. Certains le trouvent désespéré… Je pense, pour ma part, qu’il regorge d’espoir.

Le disque
Lumière naturelle
A ceux que les voix frémissantes rebutent, réjouissez-vous : Antony est de retour. Le recalé des labels anglais a fait du chemin depuis I’m a Bird Now (Mercury Prize en en 2005 pour ce second album). Un maxi, Another World – prélude acoustique à The Crying Light – auquel au dépouillement piano/voix succèdent neuf titres tout aussi intimistes bien que plus orchestrés.

De featurings (avec Björk, Lou Reed) en collaboration (Hercules Love Affair), Antony Hegarty n’a pas chômé. Le ravissement opère dès la première écoute tant la production sobre, aérée, cohérente, ouate onctueusement les tympans. Piano, harpe, violons, arpèges de guitare, rehaussés ça et là d’une discrète flûte, composent une matière féconde, que la voix habite. Aux accents dramatiques de l’entrée succède la (presque) joie d’un danseur épileptique. Et puis, One Dove, chant de beauté qui prend son envol avec la clarinette, dans un mouvement qui évoque celui qu’accomplit le saxo free jazz Ornette Coleman pour le chanteur Joe Henry dans Richard Pryor Addresses A Tearful Nation. Le reste est à la hauteur. Daylight And The Son, morceau épique aux envolées symphoniques, figure, avec The Crying Light, One Dove et Aeon, parmi les sommets de ce disque panthéiste. Un album gorgé de soul qui parvient à faire la part belle aux silences. A. T.

The Crying Light (Beggars).


The Do portrait Elsa Trillet pour Voici
The Dø : interview haut de gamme et prise de note.
  • 24 October 2014/
  • Posted By : Magali Aubert/
  • 0 comments /
Le duo qui secoue la France est dans toute la presse, alors Standard a récolté ce que vous ne lirez pas ailleurs. Attention, ce que The Dø dit ci-dessous, même Voici n’en a pas voulu.
The Do portrait Elsa Trillat pour Voici

Photo Elsa Trillat pour Voici

Vous connaissez Saint RÉ MI ?
Olivia Merilahti : Saint-Rémy-lès-Chevreuse ? Ouais !
Dan Levy : J’ai eu une allergie au chat là-bas, j’ai fini à l’hôpital.
Vous utilisez le gel douche FA ?
Olivia : Non. Et on n’utilise jamais cette note, d’ailleurs.
Quel produit conseillez-vous pour le SOL ?
Dan : De l’huile d’olive. En faisant attention à ne pas glisser.
Olivia : Du gel douche Fa.
Vous êtes contents d’être LA ?
Dan : SI.

Contexte

Olivia Merilahti : « On est plus The Kills ou Die Antwoord qu’Angus et Julia Stone, même si on a le même tourneur »

Quand est-ce que vous vous dites : « Je suis grave !” ?
Dan : Ça m’arrive souvent parce que je suis sanguin, je m’emporte vite et le regrette. Je ne me bats pas, mais j’ai des mots en forme de cornes.
Olivia : Je ne me souviens pas. Je suis une fille vachement saine. J’essaie en tout cas, je fais du sport, du body combat.
Dan : Elle donne des coups dans le vide, c’est vraiment pratique ?! Moi je bine en Normandie. J’ai deux cerisiers, deux pommiers et j’adore faire de la confiture de rhubarbe et de coing. Autre info : j’ai planté deux figuiers et des patates.
Les sons discordants, c’est plus en studio ou en privé ?
Olivia : Les engueulades se passent en studio. Dans la vie, on n’a pas le temps. Surtout, quand on en sort, on essaie de célébrer ces heures difficiles passées à bosser.

Hors contexte

Dan Levy : « Je n’ai jamais compris comment fonctionne le Sénat »

Votre tube On My Shoulders a été utilisé dans une publicité pour les cahiers Oxford. Vous étiez bons à l’école ?
Dan : Pas du tout. Je n’y suis presque pas allé. J’arrêté à 27 ans, en cinquième.
Olivia : Moi j’étais sérieuse, j’ai ma licence d’anglais.
Vous vous êtes rencontrés pour l’enregistrement de la BO de L’Empire des loups (Chris Nahon, 2005), un film avec Jean Reno. Combien de temps avant votre premier French Kiss (Lawrence Kasdan, 1995). 
Olivia : C’était un coup de foudre musical.
Dan : On s’est roulé une pelle en musique.
Comme Benjamin Biolay et Vanessa Paradis ?
Olivia : Je ne sais pas comment ça s’est passé pour eux… Est-ce qu’ils ont french kissé tout de suite ?

Macon & Lesquoy, créateurs de bijoux brodés produisent une série d’écussons reprenant huit titres de l’album.
En vente chez Papier Tigre.

 

Le disque
Les petites mottes de l’indie pop
Plus de yuku ni de cordes ou de voix presque nue. Le folk parfois world de A Mouthful, le 1er album sorti en 2008 avait déjà été partiellement enterré par la pop tribale de Both Ways Open Jaws trois ans plus tard. Shake Shook Shaken le troisième album de The Dø se rend entêtant. Éclôt une grosse electro sourde et énergique, poussée de sous terre par une taupe aux yeux qui piquent, qui agite les pattes sur Despair, Hangover & Ectasy. Il y avait Digger, ce jeu IBM de 1983 où il fallait creuser sur la musique Popcorn des galeries à la recherche d’émeraudes… Olivia : « Nous nous réinventons à chaque album, mais on n’a pas radicalement changé. On a changé de studio, puisqu’on a choisi un château du XVIIIe siècle, et on a changé d’outils, plus d’ordi. On s’est attaqués à des sonorités qu’on n’avait vraiment pas envisagées. Les instruments étaient sacrés, on était amoureux de ces sons-là, un peu traditionnels. » Résultat, même deep, l’album est lumineux, des profondeurs jaillit une chaleur. « Influencés par le live, on  a accéléré le rythme pour voir jusqu’où on pouvait aller. » En changeant de genre en gardant la même teinte, Dan et Olivia gagnent un max de points d’un niveau à l’autre. En plus de quelques sacs d’or, ils sont parvenus à tuer quelques monstres.

Shake Shook Shaken Wagram

Actuellement en Allemagne avant l’Angleterre, The Dø sera à portée de Nîmes le 7 novembre, Toulouse le 9, Bordeaux le 12, Nantes le 13 … voir toutes les dates


Jamaica groupe musique
Jamaica : « Faire gambiller les filles »
  • 3 October 2014/
  • Posted By : Fanny Menceur/
  • 0 comments /
Jamaica portrait magazine standard © Sophie Carrère

© Sophie Carrère

En concert dans deux jours à la Maroquinerie à Paris, Jamaica va, sans ambages et sans gimbarde, “faire gambiller les filles”.

Rodés après de longues tournées des deux côtés de l’Atlantique, les Parisiens de Jamaica ont commis le hold-up de l’été avec leur album en anglais Ventura. Ce polaroïd réconfortant du DIY californien des eighties – chemise à carreaux, Ghetto-Blaster et fanzines imprimés sur papier gras – sonne « comme un manifeste de l’adolescence éternelle, rappelle les premiers émois avec des chansons qui donnent envie d’aller chiller en skate ou à vélo avec sa bande de potes », décrit Antoine Hilaire sous le regard approbateur de son copain Florent Lyonnet. Vu sous cet angle, Ventura est clairement la suite logique de No Problem sorti en 2010 : les guitares sont chaudes, les mélodies laissent entrer l’« optimisme juvénile », et les chœurs semblent chanter « Ta mère en maillot deux pièces sur la plage de Malibu ».

« Optimisme juvénile »

Du meilleur de l’indie-rock américain à l’électro des années 90, tout s’y mêle – « Nirvana, E.T. de Spielberg, Joe Jackson, Police et les teen-movies de John Hugues » – et passe par un filtre lumineux, ne gardant que la joie, le jeu, le léger. À la fois gourmet et junk-food, ce nouvel album mis en boîte entre une villa-piscine de LA et le 10e arrondissement de Paris s’est offert pour le mixage les services de Peter Franco, déjà présent sur le premier et coutumier de quelques succès de Daft Punk. Produit par Laurent d’Herbécourt, à qui l’on doit Bankrupt! de Phoenix, Ventura est une régalade de dancefloor fou chatouillé par les « vibrations solaires ».  Heureux de soulager des nuages et des orages, Jamaica demeure fier, béat et irresponsable. Ça chatouille de « vibrations solaires ». F. M.

 

Clap along
Deux featurings de luxe : Tunde Adebimpe de TV On The Radio sur le béat Golden Times, et Mehdi Pinson, aka DVNO, sur Goodbye Friday, ritournelle pleine de verve et de jolis détours.

Le glitch 
Florent Lyonnet a été l’assistant coach de Lio sur The Voice Belgique en 2012.

Question spéciale deux :
Quel deuxième métier avez-vous exercé pour gagner votre vie ?
Florent : Merchandising sur la tournée de Sylvie Vartan en 1999.
Antoine : Ouvrier dans une usine de moteur d’avion à Gennevilliers.

 

Ventura (Pias)

 Live! Une jam sans aïe et sans hic le11 octobre 2014 à La Maroquinerie


groupe music band suuns Images Du Futur concert gaite lyrique
SUUNS : bombe pressurisée
  • 1 October 2014/
  • Posted By : Fanny Menceur/
  • 0 comments /

Images du Futur, le dernier album de Suuns sorti en 2013, avait fini avec raison dans tous les tops de fin d’année et continue de tourner régulièrement dans nos playlists.

groupe musique suuns Images Du Futur concert gaite lyrique

Joie, bonheur, le quatuor montréalais revient sur la scène parisienne, ajouter des frissons à la fièvre au corps avec son rock hypnotique et anxiogène.
Âmes sensibles s’abstenir de leur interprétation cinglée de 2020.

A La Gaîté Lyrique
3 bis, rue Papin, 75003 Paris.
Ce soir à 20h – 22 euros

2020


We Are From LA interview WAFLA portrait © Paloma Pineda pour Standard
We Are From L.A. : 24 Hour Happy People
  • 3 September 2014/
  • Posted By : Magali Aubert/
  • 0 comments /
La vidéo qui fait danser la planète vient de Paris. We Are From L.A., le duo formé depuis 7 sept par Pierre Dupaquier et Clément Durou, doit sa green card pour un nouveau monde à Pharrell Williams. Alors, heureux ?
We Are From LA interview WAFLA portrait © Paloma Pineda pour Standard

© Paloma Pineda

Affalés dans le gros canapé d’une salle de post-production à Santa Monica, où ils travaillent sur le prochain clip de Pharrell, We Are from L.A. répond par email. Depuis sa formation à Paris en 2005 (en BTS communication visuelle à l’école des arts appliqués Olivier de Serres), ce binôme de réal’ suit un chemin dopé aux endorphines. Pubards spécialisés dans les concepts interactifs (avec l’agence La Chose, ils remportent le grand Prix Stratégies des jeunes créatifs 2010 pour les campagnes Marithé & François Girbaud et Ikea), ils décident de se mettre à la réalisation à temps plein. S’imaginent-il un triomphe mondial à moins de 30 ans ?
Les DA les plus cotés du moment, 27 et 28 ans, ont grandi en région parisienne : « Chez moi, à Ville-d’Avray, c’était Les Goonies à la française [comédie d’aventures ado de Richard Donner (1985)] », raconte Clément. Pierre, lui, s’éraflait les genoux à Cergy-Pontoise : « J’y ai vécu dix-huit ans, dont huit à sillonner la ville en skate. »

À l’origine du phénomène 24 Hours of Happy, Yoann Lemoine, alias Woodkid. C’est lui qui leur présente l’homme au chapeau-feutre, en 2013. Trois ans auparavant, un montage en gif animés sur Power de Kanye West tourne et traverse l’Atlantique. Le rappeur la poste sur son site. Les commandes affluent mais ne dépassent pas l’Hexagone.
La même année, leur génial premier buzz éclate sur appli iPhone : I Love U So de Cassius est chanté par des bouches interchangeables sur téléphone que tout le monde (dans le clip et dans la vie) s’amuse à placer devant son visage. Cover your Eyes pour The Shoes (lire page 35) se conclut les yeux fermés (2011). Expérience peu convaincante, mais il y a, comme toujours dans leurs projets, de l’idée. La Musique (Yelle, 2011) agite des collages truffés de références US : un appel du pied à tonton l’Américain ? Salué pour ses prises de risque, We Are From L.A. voit pourtant son intention de clip d’une durée de 24 heures recalée durant plus d’un an ; 336 danseurs pour 360 plans-séquences : c’est beaucoup pour les calculettes des producteurs… Auraient-ils appuyé leur argumentation d’un modèle existant ? Quand une jeune artiste les accuse de plagiat (lire encadré), ils préfèrent ne pas s’étendre sur le sujet, eux, qui adorent que les gens reprennent leurs créations et en fassent leurs propres versions…

À part le carton de Happy, quel est le meilleur moment de votre relation ?
Clément Durou : Hier après-midi [en juin dernier], on est allé terminer un story-board sur une terrasse de Santa Monica, face à la mer, au coucher du soleil. N’en rajoutons pas trop, nos meufs vont être jalouses.
Pierre Dupaquier : Lorsqu’on était dans un bar à Paris et qu’on a décidé de changer de métier pour devenir réalisateurs.

Comment travaillez-vous ?
Clément : Tous les jours, dans notre bureau. C’est un rythme assez classique, en fait. On aime bien les habitudes.
Pierre : On se parle assez crûment et on n’hésite pas à se chambrer. C’est souvent intense, mais on ne s’est jamais s’engueulé. En tournage, il nous arrive de splitter pour gagner du temps. On se fait extrêmement confiance.

Qu’est-ce qui est plus facile à deux ?
Pierre : C’est super rassurant. Quand tu as une idée, tu peux la partager avec ton pote et voir si elle vaut le coup d’être approfondie.
Clément : C’est plus une question de kiff. C’est tellement bien d’arriver avec lui sur une prépa de tournage à l’étranger. Si j’étais seul, j’aurais envie de me pendre dans ma chambre d’hôtel. Ça permet aussi d’aller toujours plus loin, de placer le curseur plus haut.

De plus difficile ?
Clément : On a la chance de faire des projets hyper intéressants avec pas mal de visibilité. Mais perso, je trouve que Pierre a changé, il se prend la tête, je vous jure, il n’était pas comme ça avant !
Pierre : …

Pierre Dupaquier, We Are From L.A. : « Personne ne nous a dit que c’était impossible, mais plutôt : “It’s ambitious.” »

À ses débuts, Michel Gondry utilisait pour ses clips une technique presque scolaire de retranscription : il recréait une histoire à partir des quelques mots qu’il comprenait en anglais. Quels sont vos « trucs » ?
Pierre : On utilise souvent le mot « appropriation ». On adore quand les gens reprennent nos créations et font leur propre version.
Clément : La base de notre réflexion, c’est d’essayer de trouver un thème qui corresponde à la chanson, aux paroles et au rythme. Puis on pense au spectateur, à l’histoire qui le fera le plus kiffer.

Quelqu’un vous a-t-il transmis le goût de la création ?
Clément : Mes parents sont créatifs. Une mère peintre et un père reporteur photographe, ça a dû influencer.
Pierre : Je dessine tout le temps depuis que j’ai 3 ans. Ma mère, psychologue, m’avait même envoyé voir un psychiatre quand j’avais 5 ans, car je dessinais des hommes qui mangeaient des bras et des jambes d’enfants. On aurait dit une pochette d’album de Cannibal Corpse.

Les succès de clippers français comme Romain Gavras (A Cross the Universe pour Justice en 2008) ou Yoann Lemoine (Teenage Dream pour Katy Perry, 2010, et Born to Die pour Lana Del Rey, 2011), ça ouvre des portes à l’étranger ?
Clément : C’est Yoann qui nous a mis en contact avec Pharrell Williams pour travailler sur Happy. Iconoclast, la boîte de prod de Mourad Belkeddar avec qui on bosse, s’occupe de Yoann, de Romain, mais aussi de Megaforce et So Me… Tous sont hyper différents, et on ne fait pas de réunions autour d’un engagement commun. Mais on a la chance de venir d’un pays qui évoque le bon goût culturel. L’image des créatifs français est hyper bonne aux US.

Vous voyagez beaucoup, quel est votre bagage culturel international ?
Clément : La mentalité américaine a ses points noirs, mais il y a une énergie et un positivisme que j’adore. Quand on rentre à Paris, on a l’impression d’être dopés. Et puis on a grandi avec Maman, j’ai raté l’avion [Chris Colombus, 1990] et des Playmobil, pas avec La Guerre des boutons [Yves Robert, 1962] et des chevaux en bois. Cette culture pop internationale nous fait kiffer.
Pierre : Mais aussi celle typiquement française comme la troupe du Splendid, Les Nuls et Les Inconnus.

Comme Woodkid, vous venez de la pub. Comment s’est faite la transition ?
Clément : On travaillait dans une agence depuis trois ans. Tout se passait bien, mais on a commencé à s’ennuyer (malgré nos 70 heures par semaine) parce qu’on ne concrétisait pas assez de projets. On a eu envie de faire des à-côtés et on a réalisé un fan clip de Power pour Kanye West, uniquement en gif [2010]. La vidéo a hyper tourné, il l’a postée sur son site… On a pu commencer à faire des vrais clips avec de vrais clients [cf. intro]. Cette année, on a rencontré Kanye à une soirée Adidas à la Gaîté Lyrique. On l’a emmené au bar, on a parlé genre 10 minutes, il était avec Gaspar Noé.

Il paraît que Happy a été refusé pendant un an ?
Pierre : C’était super « ambitieux ». Soit le mot qu’on a entendu le plus dans la prépa du film. Personne ne nous a dit que c’était impossible, mais plutôt : « It’s ambitious. » Il fallait une forte capacité d’imagination pour comprendre ce que ça pouvait représenter.
Clément : Et tomber sur un mec suffisamment fou pour y croire.

Comment expliquez-vous le succès énorme ?
Clément : Le principe de réalisation est hyper simple et les participants que nous avons choisis ne sont clairement pas tous de bons danseurs. Tout le monde peut se projeter.
Pierre : Et la musique véhicule un message fort ; alors qu’on est assailli de messages négatifs et défaitistes, Happy est un cri qui s’adresse à la terre entière pour créer une soupape de décompression.

Quelles parodies avez-vous aimées ?
Clément : Celle des habitants de Kiev pendant la révolution.
Pierre : Toutes ! On est ultra surpris de voir l’énergie que les gens ont pour réaliser des covers de plus en plus inventives et bien produites.

Sauf celle que vous avez fait interdire en mars pendant les municipales…
Clément : Voir une candidate FN s’approprier notre clip, c’est pas possible.
Pierre : Nous ne voulions pas que ce concept soit repris à des fins de propagande politique, et surtout pas celles qui montent les gens les uns contre les autres.

Vous avez tourné une vidéo que le chorégraphe Benjamin Millepied projette derrière ses danseurs. La performance scénique vous attire ?
Clément : C’est assez fou de travailler avec du live. En 2013, on avait participé à la soirée des 10 ans d’Ed Banger Records. On pouvait la vivre sur YouTube. Les internautes se déplaçaient virtuellement dans le lieu en direct, prenaient des photos et pouvaient même changer le son et le jeu de lumières. Construire un projet complètement éphémère, ça fait très bizarre.
Pierre : C’est ultra intéressant de créer en direct, c’est une vraie performance.

Clément Durou, We Are From L.A. : « La mentalité américaine a ses points noirs, mais il y a une énergie et un positivisme que j’adore. »

Collaborer sur le long terme comme Michel Gondry et Björk ou Romain Gavras et M.I.A., vous l’envisagez ?
Clément : On est à L.A. pour préparer le prochain clip de Pharrell. On peut déjà dire que c’est une collaboration à moyen terme.

Gif animés, clins d’oeil aux jeux vidéo (La Musique de Yelle) et interactivité ludique (Happy) : vous êtes des geeks ?
Clément : Non, mais on aime la culture internet. On est dans une culture du zapping, on regarde sans regarder. On a envie de faire évoluer les manières de créer du storytelling et de donner la possibilité au public de choisir ce qu’il veut en un clic. Finalement, le laisser libre permet de le focaliser sur l’objet vidéo qu’on lui montre. Il vit alors l’expérience comme on l’avait imaginée.

Est-ce que vous vous référez à des souvenirs de gamers ?
Clément : Ce ne sont pas des souvenirs, on travaille en jouant à GTA.
Pierre : En ce moment, on est très NBA 2K14 [jeu de basket], on suit les playoffs en jouant sur Playstation.

Les clips MTV des 90’s – Stéphane Sednaoui (Possibly Maybe pour Björk), Gondry (Around The World pour Daft Punk), Spike Jonze (Sabotage pour les Beastie Boys) – vous ont inspirés ?
Pierre : Je passais mon temps devant MTV et MCM sans savoir que j’allais faire ça un jour. Mais on se sent plus proches de Spike Jonze. J’adore les clips de Fatboy
Slim Weapon of Choice [avec Christopher Walken en danseur volant, 2009] et Praise You [Jonze danse dans un lieu public, en leader maladroit d’une compagnie de danse improvisée, 1998].
Clément : Et moi Black or White de Michael Jackson par John Landis [1991]. Il y a tout dedans. Il est parfait. Le début, avec Macaulay Culkin, est hyper pop et cinoche, et on se retrouve à faire le tour du monde avec Michael de l’Afrique à la Russie, puis à la fin, ce morphing qui marche encore très bien et qui est une manière hyper ludique d’éduquer les gens sans être dans la confrontation.

Où en est la France en matière de création digitale et interactive ?
Clément : C’est pas ouf, mais on a des bons développeurs. Si on s’y met tous, on va fumer les autres pays.

Après ce buzz, comment voyez-vous WAFLA dans dix ans ?
Clément : On verra bien, le principal c’est de participer.
Pierre : On a déjà nos premiers cheveux blancs. Dans dix ans, on sera poivre et sel.

Toujours ensemble ?
Clément : Oui, on fêtera nos noces de saphir. J’espère que Pierre m’offrira un beau collier.
Pierre : Je l’ai déjà acheté !

Par Magali Aubert, Fanny Menceur et Elsa Puangsudrac

 

Plagiat ou pas, là n’est plus la question
Girl Walk // All Day est un film d’une heure dix dans lequel une danseuse de 24 ans originaire du New Jersey, Anne Marsen, se trémousse dans la rue sur All Day, un album de Girl Talk, musicien spécialiste du mash-up, sorti en 2010 sur le label Illegal Art. Réalisé par un certain Jacob Krupnick en 2011 et présenté à L.A. la même année, cette production DIY a été élue « vidéo la plus innovante de l’année » par le site de musical américain spin.com. Dans 24 Hours of Happy, réalisé deux ans plus tard, on recense treize scènes et autant de chorégraphies empruntées. La Pharrell team a-t-elle supposé que cela ne se verrait pas ? Les similitudes sont pourtant repérées et, à un passant qui lui demande pourquoi elle danse, la jeune fille répond : « Cause I’m Happy. » Vraiment heureuse, du reste : elle n’en veut à personne. Au final, ça l’aura fait connaître. Dans la galaxie d’un succès d’une telle ampleur, le soleil brille sur tout le monde. « Sur 250 000 millions de vues, il y a forcément quelqu’un qui vient se plaindre. », les We Are From L.A. n’en diront pas plus. Leurs créations innovantes parlent pour eux. ? M. A.


Peine Perdue Duo Musique Portrait © Sophie Carrère
Peine Perdue : retour vers le no future
  • 26 August 2014/
  • Posted By : Fanny Menceur/
  • 0 comments /
Peine Perdue Duo Musique Portrait © Sophie Carrère

© Sophie Carrère

C’est la symbiose télépathique qui agrège le dialogue synthés/voix de Peine Perdue. Coco Gallo et Stéphane Argillet : enfance à Lourdes et formation de graphiste pour elle, origines suédoises, artiste expatrié à Berlin et membre du trio La Chatte pour lui, se sont rencontrés à Paris par l’intermédiaire d’amis : « Notre amitié s’est construite autour de ce projet musical », commence Coco. « Au début, on jouait aux cadavres exquis, on faisait de la poésie improvisée, continue Stéphane. Quand on a vu que des textes intéressants émergeaient, j’ai proposé de les mettre en musique. » Descendants spirituels de Siouxsie and the Banshees, ces esthètes corps et âme s’insinuent dans les têtes et noircissent les consciences avec un rock décharné, constellé de tâches électroniques sous une lumière blafarde. No Souvenir est un ready-made habile répertoriant pour mieux les distordre tous les tics de la coldwave, ses fétiches ne dépassant que rarement les brumes de l’an 80. Le mystère qui entoure ce premier album évoque plus l’univers vicieux d’un Suicide que la mollesse d’un Tears For Fears ou le cabaret kitsch d’un Soft Cell.

Ils laissent néanmoins les tocades goths au placard, en lâchant plus de plumes de dodos que de corbeaux, le tout produit sur un mode électro lo-fi : « Le premier jet est presque toujours le bon. Revenir dix fois sur un morceau n’a rien d’excitant, autant en refaire un autre », explique le beau Nordique peroxydé. Le talk over sorcier de sa nymphe y consume un mélange de détachement et de sensualité capable de vous envoyer vous pendre pour elle et de vous faire trouver ça délicieux. L’inquiétant Parenthèse rappelle l’icône punk parisienne des 70s Edwige Belmore, sa voix pâle, laquelle déborde sur l’élégant Apparition Américaine, qui prouve que le duo trouve parfois l’ouverture de sa camisole et tend davantage à rechercher l’ivresse que la désolation.

 

Le clap :
Le titre La Chute a été inspiré par la séquence finale du film d’épouvante La Chute de la maison Usher de Jean Epstein (1928).

Le glitch :
Un certain gargarisme de la mélancolie militante, sorte de réconfort sans les efforts.

La chanson qui résume votre relation ?
Lovely Day de Front 242. C’est le morceau sur lequel nous nous sommes rencontrés musicalement, nous en avons la même compréhension, et il a accompagné et inspiré nos premières sessions de travail. Il est puissant, exigent, ne vous laisse pas le choix, comme une histoire d’amour, perdue.


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