Enfant terrible de la RDA, le metteur en scène allemand Frank Castorf a grandi au rythme de la contre-culture rock américaine et des films de Godard, Fellini ou Kubrick. Ses premiers spectacles, jugés incorrects, furent interdits par la censure, mais il ne s’est pas assagi pour autant. Après Kean de Dumas père, il revisite La Dame aux camélias de Dumas fils (1848) avec en point de mire : la transgression. « C’est ce moment de dépassement anarchiste qui m’intéresse », précise-t-il. Exit le mélodrame romantique, place à une intrigue où pourra éclater toute l’insolence de la légendaire Marguerite Gautier, qui se moque de la morale, domine ses partenaires et revendique son indépendance. Valeur ajoutée au sein de la troupe allemande, la fantasque Jeanne Balibar. De quoi redonner au mythe toute sa puissance troublante, dangereuse et provocatrice.
par Mélanie Alves de Sousa
La Dame aux camélias
D’après Alexandre Dumas fils, mise en scène Frank Castorf
Théâtre de l’Odéon (Paris)
Jusqu’au 4 février