Une nuit, Paris, une cellule. A l’intérieur, une jeune femme se demande comment elle a pu en arriver à fracasser sa bouteille de vin sur la tête d’un immigré dans le métro. Elle aussi est étrangère, interprète pour les candidats à l’asile qui s’humilient devant elle dans les bureaux les moins reluisants de la République. « Evidemment on ne croyait jamais à leurs histoires. Achetées avec le trajet et le passeport, elles allaient jaunir et tomber en miettes avec tant d’autres histoires accumulées depuis des années. » Parce qu’il crée des images là où les hommes puent la sueur et la peur, parce qu’il pose sur eux un regard sans complaisance là où la littérature souvent n’est que compassion, Assommons les pauvres ! est un livre qui dérange. Sans coup de poing, mais en profondeur.
par Bertrand Guillot
Découvrez un extrait de ce roman
Shumona Sinha
Assommons les pauvres !
L’Olivier
160 pages, 14 euros