Beasties Boys Photo Richard Bellia

Beasties Boys © Richard Bellia

Cœur bouddhiste des turbulents Beastie Boys et réalisateur caché d’un inventif DVD live, le grisonnant MCA se révèle aussi glacial et taciturne. Paroles arrachées comme des molaires sur le billard.

Adam Yauch (MCA) : « Je ne me sens pas particulièrement fier d’avoir permis aux petits Blancs de se décomplexer par rapport au hip hop. Ce qu’est devenu le concept, ou le fait d’être un Beastie Boy aujourd’hui ? Je n’en sais fichtrement rien. Je vois Adam [Horowitz] et Mike [Diamond] tous les jours, on enregistre, actuellement, en jouant nous-mêmes des instruments et non, non, je n’en dirais pas plus. Nos fans changent – vous savez, les New-yorkais sont branchés par tout un tas de musiques différentes. Vingt-cinq ans auparavant, le hip hop n’était qu’une toute petite culture souterraine. Depuis qu’il a pris d’assaut le monde, il y a toujours du rap underground, mais l’essentiel de sa philosophie est devenu totalement acquis au grand public. Je vois beaucoup d’espoir dans tout ça. »

« Depuis le 11-Septembre, Manhattan a été reconstruit, repensé, nouveau design, etc. Retour à la normale. Il a fallu une bonne année pour que les gens digèrent le choc. L’événement ne m’a pas rendu exactement plus responsable ; la chanson An Open Letter To NYC était juste une manière d’évoquer Brooklyn et la ville dans laquelle nous avons grandi. On se sentait malades. Effectivement, se balader dans Manhattan n’est plus tellement excitant, mais ça fait partie de son histoire. Récemment, j’ai remis la main sur des articles et des photos qui me rappèlent que le quartier était beaucoup plus dangereux au début des années 80 : bastons, pickpockets, il fallait toujours faire gaffe, un autre monde. Aujourd’hui, je suis content de pouvoir me promener à Manhattan avec ma fille sans risquer de croiser quelqu’un armé de folles intentions. Et la poésie n’a pas disparu. »

« Ok, les Etats-Unis sont cinglés et leur décadence peut se résumer à ces gros véhicules utilitaires sportifs [adoptés en masse par les vraies desperate housewives] qui ressemblent aux vans de l’armée. Comment se garer avec un truc pareil ? Plus sérieusement, j’ai passé du temps en Inde, et de retour dans ma chambre à New York, je me dis que mon frigo à glaçons et le gaspillage de l’eau de ma douche sont décadents. »

Au micro Alexander Alonso & Richard Gaitet – Standard n° 14 – décembre 2006

DVD Awesome, I Fuckin’ Shot That ! (Bossa Nova).

Par Richard Gaitet

Co-rédacteur en chef de Standard et présentateur de l'émission Nova Book Box.


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