Xénia Laffely : « Le fils indigne comme archétype masculin »
Le père, le fils, le Saint Esprit et Marcel, le rebelle de Belle de Jour (Buñuel, 1967). Voilà les totems de Xénia Laffely. Les figures masculines et religieuses fascinent cette jeune diplômée de la Haute École d’Art et de Design de Genève dont la collection de fin d’études, Tu n’auras pas d’autre icône que moi et tu mangeras ton père (découverte au Festival de Hyères en avril 2013), n’a pas d’extravagant que son titre. Pour dépasser les codes des costumes et coutumes traditionnels qui inspirent son vestiaire, elle peint à la main des couleurs flashy, réalise sur mesure des imprimés digitaux qui oscillent entre le 2D et 3D et les accompagne d’accessoires chargés, comme des casquettes garnies de perles. « Vrais, authentiques et terre-à-terre », seuls les défilés pour homme émeuvent Xénia qui leur crée que des vêtements plein de fioritures, lui permettant de se distancer des archétypes qui la hantent. Les podiums féminins l’angoissent « j’ai peur que les mannequins tombent ». Actuellement en stage chez la marque de prêt-à-porter 3.1 Phillip Lim à New York, elle espère fonder la sienne à Genève. Si le Dieu des Protestants le veut…
Xénia Laffely — Suisse
Collectionneuse de cartes postales, de flyers et de sets de table.
Xenialaffely.com
Texte Elsa Puangsudrac
Propos recueillis par Anne-Sophie Meyer