The Magnetic Fields
Quand on a 20 ans d’activité, un catalogue de qualité constante, un magnum opus (le triple 69 Love Songs de 1999), et une place à part parmi les institutions cultes de la pop indé, on sort des albums pour son bon plaisir. Cela n’empêche pas The Magnetic Fields de rester frais, mordant et de renchérir en tendresse ou en ironie.
Après une trilogie « sans synthé », la formation américaine opère un 11ème album vaguement rétro et replonge dans la synth-pop saturée et bricolo qui faisait toute sa fantaisie dans les 90s. Un retour aux chansonnettes miniatures (rien ne dépasse 2’40), aux parures multiples (baroques, country, bruitiste ou électro pour rire), et à ce sens du théâtre un peu pervers qui fait toute la verve décontractée de l’impassible Stephin Merritt. Fervent artisan de la pop song et crooner gay au flegme inimitable, l’irascible leader parvient toujours à dénicher de nouvelles trouvailles après avoir couché sur bande plus de 200 morceaux. Plus que jamais, l’accent est mis ici sur la satire, la comique mais féroce : fantasme de meurtre sur un ex (Your Girlfriend’s Face), humour autour de la chasteté avant le mariage (God Wants Us To Wait), chronique du baise-en-ville d’un mari adultère (My Husband’s Pied-à-terre) ou même ode à la dépendance au iPhone (The Machine In Your Hand). Le tout sur un ton de farandole ou de comedy-tune, jeté entre les mille ornements brinquebalants de la pop noble mais gentiment déviante des Fields. Un joli achèvement, à l’heure ou tant de groupes de cet âge ne pensent qu’à repartir en tournée pour jouer leur hit-album…
The Magnetic Fields
Love At The Bottom Of The Sea
MP3 / CD / Vinyle / Myspace
Domino Records