Standard Fare : penser corporate
Nos cousins d’Angleterre
Salut Standard Fare. D’où vient ce nom adorable ?
Emma Cooper [basse, chant] : D’une pancarte sur un bus à Newcastle ! On luttait pour trouver des noms, puis j’ai vu cette phrase et j’ai pensé que ça nous irait bien. Bon, je voulais un « y » en plus, « Standard Fayre », mais on s’est dit que ça faisait un peu trop folk.
Ça signifie « tarif standard ». Parfait en ces temps de crise européenne ?
Emma : Nous avons beaucoup d’idées pour sauver l’Europe de la banqueroute – trop, à vrai dire, pour une seule interview. Dans un premier temps, achetez nos disques : je ne garantis pas que ça aide le continent, mais ça nous rendrait heureux.
Dan How [guitare, chant] : Et puis la musique permet de penser à autre chose. Assurez-vous qu’elle soit vive et positive, sinon vous finirez pauvre et en colère.
Vous êtes aussi connus en France que nous en Angleterre. On pourrait s’entraider, non ?
Emma : Et si on écrivait dans votre magazine ? La rubrique météo ?
Dan : Embauchez-nous comme vendeurs à la criée, ça va partir comme des petits pains. On a la tchatche, on se débrouille en argot et le climat britannique nous a endurcis.
Vous connaissez We Are Standard, de Bilbao ? Et si on montait une Fédération ?
Emma : Ce groupe a l’air génial. Quelle idée merveilleuse !
Dan : Je suggère que votre journal préside cette Fédération et que nous en soyons les trésoriers – on sait très bien gérer le fric, sérieux ! Qui veut une nouvelle guitare ?
Le disque
Triple A
Chansons sautillantes pour Europe fichue. Venu d’une cité d’acier (Sheffield, contrée d’origine de Pulp ou des Arctic Monkeys), ce trio indie-pop annonce tout le contraire d’un plan de rigueur : leur deuxième album hors d’atteinte, loin de la ville, vif et joyeux, évoque autant Dark Vador que ces demi-sœurs qu’il faut apprendre à aimer. Notre agence de notation Standard & Cool’s leur décerne sans hésiter un triple A : Accueillants, Accrocheurs et Accomplis.
R. G.Out of Sight, Out of Town
Melodic / Thee SPC