Girls, l’homme-femme ado-adulte
A Strasbourg hier, ce soir à La Maroquinerie, à Paris et le 24 à Hyères (Midi Festival), des Girls qui n’ont rien à voir avec celles que les Beaties Boys “really want”.
Un an avant qu’Ariel Pink ne devienne la coqueluche de Pitchfork et ne décerne à Round and Round le grand prix de la pop-song 2010, on avait craqué sur le Lust for Life de Girls, alias Christopher Owen, fan de toujours et guitariste de Holy Shit, première formation de Pink. Ces derniers mois, le temps s’est accéléré pour ces branchés de la côte Ouest sachant combiner les facettes de la culture indé dans un mélange parfois un peu trop déférent mais souvent au-dessus de la mêlée. Des Everly Brothers au MGMT période Congratulations, Owens possède une fraîcheur d’esprit qui lui permet de passer sans problème de Johnny Thunders à Michael Jackson (passion partagée avec Pink).
Dans l’incroyable Dye, c’est presque Deep Purple qui se termine en Genesis (période More Fool Me) dans une ambiance country un peu pouilleuse. Le mélange foutraque d’un petit sauvage élevé en vase clos par des fêlés sectaires (les très inquiétants « Children of God »). Teen spirit version chrétien crétin, il porte les stigmates de la folie des adultes et toute l’innocence de l’enfance cryogénisée. Le zozo a beau avoir 31 ans, il est né à 14, lorsqu’il quitta la communauté après des périples mouvementés en Europe avec une mère déjantée mais toujours adorée (My Ma, un des sommets du disque). Il a donc aujourd’hui 17 ans, et les femmes, il verra plus tard. Sa vie de jeune fille ne fait que commencer.
Antoine Couder
Father, Son and Holy Ghosts
Fantasytrashcan / PIAS
Retrouvez cet article dans notre rubrique Platines en kiosques