Ilanit Illouz fragmente la narration de récits familiaux, sociaux ou fictifs. Ses images elliptiques ont quelque chose de fantomatique qui suggèrent d’aller plus loin, d’entrer plus profondément dans une nouvelle matérialité.
Diplômée de l’Ensapc, Ilanit commence par la photographie argentique qu’elle expérimente sous toutes ses possibilités. Pour la série Tel Aviv, Rehov, Richon Lesihon, 6e étage, en pleine nuit, elle plante son pied à la fenêtre et photographie en pellicule infrarouge les mouvements nocturnes de la ville comme des scènes de films noirs. Des points de départs de fictions plus ou moins inquiétantes.

 Ilanit Illouz Tel Aviv copie

Plasticienne à Paris, la jeune fille développe la vidéo et propose une autre vision plus sensible et directe. Avec Invisible, on observe en plans fixes des artistes au travail, chacun dans leur décor et leur rituels. En absorbant leur environnement et leur concentration, nous entrons progressivement dans leur processus de création.

Invisible, Bodies in the cellar from ilanit illouz on Vimeo

“Invisible, Bodies in the cellar” Ilanit Illouz sur Vimeo

Pickpocket est un genre : une “vidéo surveillance” prise dans un escalator à Séoul qui désarmorce, sur un rythme lent et berçant, un flagrant délit de vol devenu chorégraphie. Toute notion documentaire est capturée et remise en scène.

Pickpocket from ilanit illouz on Vimeo

“Pickpocket” Ilanit Illouz sur Vimeo

Le parc de Rentilly expose Le Goudron et la rivière, la genèse d’un travail toujours en cours évoquant un long voyage migratoire jusqu’au camp du Grand Arenas à Marseille : « Dans ce lieu de passage aux conditions de vie des plus rudimentaires ont notamment transité déportés, Vietnamiens, Juifs d’Afrique du nord en quête de terre promise à l’heure des réveils indépendantistes. […] Le site ne porte plus aucune trace de cette histoire souvent passée sous silence par ceux qui en ont fait l’épreuve. L’architecture d’urgence imaginée par Fernand Pouillon se présentait alors comme “un immense champ de demi-tonneaux”, des bâtiments en arc de cercle surnommés “drôles de baraques”. »

Faux Ventis (image tout en haut) est issue d’un premier repérage. Ce majestueux déraciné occupe le premier plan d’un paysage aride où l’on entrevoit quelques habitations. La vidéo Îlots défectueux reprend littéralement les documents officiels conservés à Marseille, réécrits en sous-titres noirs sur fond blanc. On peut y lire des fragments de lettres administratives indiquant les conditions rudimentaires du camp du Grand Arenas (1944-1966).

 ilanit illouz ilots

 

 

Solo Show
Le Goudron et la rivière

Parc Culturel de Rentilly
, Marne-la-Vallée
Jusqu’au 5 décembre

Exposition collective
Soudain… la neige

Maison d’Art Bernard Antonio, Nogent-sur-Marne
Jusqu’au 31 janvier