The Walking Dead et Deadlight réveillent le cadavre Zombie.

La folie zombie ne faiblit pas. Nos chères créatures de contre-culture ont tellement pénétré la chair mainstream qu’il ne reste plus grand-chose à se mettre sous la dent, ou à remonter au cerveau (Braiiiiiins), que leur indiscutable pouvoir iconographique. Au cinéma, les producteurs épuisent une à une toutes les déclinaisons possibles de … Of The Dead, sans penser donner un seul centime à ce pauvre George A. Romero, décidément grand loser de la pop culture moderne. En télévision aussi, les morts marchent très fort, menés par la locomotive The Walking Dead, le méga hit séries du moment, tiré de l’omniprésente BD de Robert Kirkman. En jeux vidéo, n’en parlons pas. Ou plutôt si : les non-morts s’écoulent à toutes les sauces (des puzzle games botaniques, des mods à la Day-Z, les DLCs de Call of Duty & co), tant et si bien que « le jeu de zombies » en 2012 est un concept ringardisé à vitesse grand V, qui n’a jamais vraiment su offrir un gameplay adapté aux arpenteurs de fin du monde (exception faite de Left 4 Dead). Un certain Dead Island en a fait les frais : à quoi bon réveiller les morts si c’est pour les voir éponger vos balles ou vos coups de machette comme de vulgaires pinatas ?

Deadlight game standard

Une Amérique rurale éventrée
Et là, coup sur coup, avant qu’on ait pu annoncer la mort clinique du patient, nous parviennent deux titres génialement putrides. Pas des jeux de zombies, mais des jeux avec des zombies dedans. The Walking Dead est un point’n click à l’ancienne et à épisodes, préoccupé par la narration, la liberté donnée au joueur de choisir son destin et la psychologie de ses personnages. Avec parfois des zombies dedans. Deadlight, lui, est un puzzle-plateformer (à la Limbo) aux mécaniques de progression assez limitées mais à la beauté plastique terrassante ; le héros y traverse des faubourgs décrépits semblables à des tableaux de Bosch. On ne peut plus différents dans leur gameplay, les deux se rejoignent pourtant dans la peinture d’une Amérique rurale éventrée (le second est très inspiré du premier, en tout cas de la BD) et dans leur compréhension intuitive du genre : une bonne apocalypse de morts-vivants repose toujours sur les humains restés derrière. Le double-programme parfait en attendant (ou pas) le Zombi-U d’Ubisoft et The Walking Dead, encore lui, adapté l’année prochaine en FPS à gros budget.

The Walking Dead (Telltale Games)
Deadlight (Tequila Works / Microsoft)