Beatriz Diaz : Nature sur humaine
Ce qu’elle fait
Quand sa grand-mère Rosario Zurita est morte, la photographe mexicaine Beatriz Diaz n’a pas réussi à jeter ses tenues fleuries. Elle a pris son appareil et, avec une quinzaine de chemises, de vestes, de robes et de pulls, a élaboré My Grandmother’s Garden. Une série argentique, simple, presque documentaire, qui oscille entre présence et absence. Après des études de photographie et d’histoire de l’art à Mexico, la petite-fille de Rosario obtient à New York le diplôme de la School of Visual Arts en 2010. Elle expose dans l’une et l’autre de ces villes puis à Hambourg, cet univers photosensible dans lequel la nature joue souvent le rôle principal. Des fleurs en plastique vaguement inquiétantes (99c Archetypes of Nature), des paysages qui disparaissent sous nos yeux (Geographica), du vent, du ciel et de la lumière (Nothing to Take) qui cherchent à s’échapper.
Ce qu’elle en dit
« Je l’avais beaucoup photographiée les derniers mois. Je m’asseyais avec elle, mon appareil en main, on parlait, je l’écoutais. Ma grand-mère est morte en février. Je n’ai pu rentrer de New York qu’en juillet, après mon master en photo. En six mois, ma famille avait eu le temps de trier ses affaires. Il restait peu d’objets d’elle et des vêtements. Pour les garder intacts dans mes souvenirs, je les ai photographiés. Toutes ses robes, ses jupes, ses blouses… la tâche en est devenue absurde. C’est plus tard que je me suis rendu compte qu’ils étaient tous fleuris. Tout faisait sens : j’étais en train d’explorer le thème des fleurs à cette période. Les imprimés devenaient pour moi un jardin entre la vie et la mort. »
A las Cinco de la Tarde
EDS Galeria, Mexico
Du 24 septembre au 30 novembre