Philippe Garnier : sourd mais encore loin du mutisme
Ex-correspondant pour Libération à Los Angeles, Philippe Garnier croit « dur comme fer » à ses « futilités ».
« C’est une oasis dans ce désert qui prend trois jours à parcourir en voiture, de Los Angeles. Les prêtres espagnols y faisaient de la canne à sucre, et ce fut l’économie du pays jusque dans les années 50. Maintenant on cultive le gringo et le touriste, même si Todos Santos, Baja California Sur, Mexico, est restée très déglingue, avec ses rues non pavées et ses chatons crevés au milieu du chemin. » Au moment de répondre à ces questions, Philippe Garnier, 62 ans, correspondant freelance pour Libération de 1981 à 2008 à Los Angeles, ne s’y trouve donc pas. « Je suis venu un mois au Mexique pour terminer une traduction, celle de The Hunters, le premier roman de James Salter, écrit quand il était pilote de chasse dans l’US Air Force. Très Buck Danny “adulte”. J’en suis à déterminer comment se dit un “piper” sur une mire de tir de F-86. »
Son anthologie, L’Oreille d’un sourd, déploie plus de soixante-dix articles – sur le meurtre « idiot, miteux, sordide » du soul singer Sam Cooke, les mémoires de Louise Brooks ou « le côté plomberie » du travail de l’écrivain Robert Littell – piochés parmi les mille cinq cents publiés dans Libé, mais aussi dans Rock & Folk, Vogue ou Les Inrockuptibles. Filet Garnier.
Vos articles à Libération, « excentriques, éclectiques, insupportablement ramenards », furent-ils une anomalie dans le paysage médiatique ?
Philippe Garnier : Je faisais du magazine dans un quotidien, et écrivais comme si j’avais autant de place que dans un trimestriel. Je n’étais pas le seul, mais on n’était pas beaucoup ; les autres, on les trouvait dans la presse alternative (Actuel, etc.). En relisant certains papiers, je vois que je pouvais passer pour un forcené, une prima donna. Mais c’était la distance qui voulait ça ; distance qui n’existe plus à cause du Net. Exemple : je vais au cinéma par hasard et, sans être annoncé, Burt Lancaster est là dans le lobby, et présente deux films. Je fais quatre pages dans Libé deux semaines plus tard. Il est mort ? Il sort un film ? Non. Ça m’est arrivé, c’est tout. C’était comme des appels d’air, sortis du ronron médiatique.
En mars 2009, on vous a signifié qu’il n’y avait plus de place pour vous à Libération. Sur le moment, et trois ans après : amertume ?
Libération, surtout. Sérieusement, sur le coup, une grande tristesse, parce que je n’ai pas forcément été soutenu par ceux que je croyais mes amis. L’ironie, c’est qu’on m’a signifié ça pour raisons d’économie. Or, je ne coûtais rien au journal, et lui ai coûté beaucoup plus en partant. J’aurais continué des années encore. Libération c’était chez moi, le seul employeur que j’ai jamais eu, mon identité, presque. Une fois parti, je me suis rendu compte de ça, et c’est sans doute un bien qu’on m’ait éjecté. Je végétais depuis trop longtemps, dans un milieu de plus en plus délétère. L’autre ironie, c’est que j’étais à peine parti qu’ils décidaient d’une nouvelle formule axée sur un retour au magazine et aux longs papiers, stories, feuilletons. Là où je leur aurais sûrement été utile.
Philippe Garnier : “Je déteste cette manie de trop mâcher les choses. Ça témoigne d’un mépris du lecteur.”
Ce que vous nommez « la Révolution Culturelle » à Libé, c’est l’introduction d’un service de correcteurs embauchés pour « rabattre le caquet des divas, et en finir avec le style référentiel de certains. Si le correcteur ne savait pas de quoi ou de qui on parlait, le lecteur ne le saurait pas non plus ». Le secret, c’est d’être pointu mais accessible ?
C’est d’être intéressant. C’est très délicat. Si c’est référentiel, sèchement, c’est chiant, il faut savoir le rendre rigolo, ou intriguant. Moi j’ai été formé par le référentiel. J’essayais de déchiffrer les dos des pochettes de Dylan et je voyais Smokey Robinson ou le mot geek – je partais sur des trucs comme Nightmare Alley de William Lindsay Gresham [roman de 1946], l’histoire du type déchu qui finit au cirque et arrache des têtes de poulet avec les dents, juste pour un litron. Tout le monde n’est pas comme moi, mais si je pouvais toucher une centaine de personnes à chaque fois, je ne perdais ni mon temps, ni celui du journal. Maintenant, je suis réconcilié avec l’idée qu’il faille expliquer un peu – mais je déteste cette manie de trop mâcher les choses. Ça témoigne d’un mépris du lecteur. Et d’une certaine inculture (manque de curiosité, basique) des gens de presse. Une chose m’horripile particulièrement en ce moment.
Laquelle ?
Cette habitude qu’ont les éditeurs « d’étoffer » un papier. Vous écrivez sur un truc ultra spécifique sur la corruption municipale à Los Angeles dans les années 20, et la fille ou le mec qui s’occupe de votre papier, vous les voyez pianoter sur le Net et découvrir des tas de choses arrivées à cette époque (tremblement de terre, etc) et qui ne sont pas dans l’article (et pour cause, il y a bien une RAISON), et eux se font une fierté de déterrer tout ce fatras et enterrer le papier dessous, avec notes, rajouts, encadrés. Je trouve ça nul, mais c’est vraiment le paysage aujourd’hui.
Que penser du Libé actuel ? Le lisez-vous (en ligne) ?
Chez moi, pas du tout. Au début, ça me faisait trop mal, ensuite je n’en ai plus eu envie. Mais quand je suis à Paris, je prends du plaisir à le lire, surtout au café. J’aime surtout le supplément du samedi et les stories. Et les deux zozos qui font la télé [Isabelle Roberts & Raphaël Garrigos], ils m’amusent, même si je ne sais rien de ce dont ils se moquent, vu que je ne regarde pas la télévision en France.
Vous avez écrit pour Vogue, ce qui vous fait dire : « J’ai toujours été plus heureux et mieux traité par les journaux de mode. Plus de respect. Plus de courtoisie et d’enthousiasme. » Pourquoi ?
J’aime leur façon de bien travailler : photo, édition, etc. Ils vous consultent en cas de changement, vous avez le texte édité et le temps de réagir. Moi, je n’ai rien contre les changements, au contraire, ça améliore toujours. Ce que je déteste, c’est changer « par contre » en « toutefois », « sans cesse » par « constamment ». Vous seriez surpris du nombre de fois où ça arrive. Ce n’est plus de l’édition à ce moment-là, c’est du graffiti. C’est faire sa crotte sur le travail d’un autre, montrer qu’on existe, justifier son salaire.
Avec Vogue ou GQ, on sait que le rédactionnel est la dernière roue du carrosse, mais ça fait partie du deal. Et les gens du rédactionnel sont toujours très gentils, compétents et ouverts aux suggestions. J’ai pu placer des trucs assez personnels – Slim Keith, la femme de Howard Hawks, ou Marion Post Wolcott, la photographe. Ou le super agent Howard K. Feldman. C’est très gratifiant.
Votre écriture est méticuleuse, le style, soigné. « Je n’ai jamais su torcher mes papiers en une heure bien employée. Je suis toujours resté anxieux et un peu besogneux, gribouillant notes et brouillons sur les ponts, à vélo, dans les cafés. » Combien de temps passez-vous sur un article ?
La citation est dictée par le contexte, dans ce cas le festival de Venise [1988]. Sinon, ma situation « excentrée », loin de la salle de rédaction, me donnait plus de champ libre, et souvent plus de temps. Mais j’écrivais vite, et écris toujours vite – c’est l’habitude des deadlines. Même un livre, je l’écris généralement en trois mois. Le reste c’est de la réécriture, de l’agencement, processus que je trouve bizarrement assez créatif. Et souvent, je relis peu, et sûrement pas assez.
Votre journalisme, c’est aussi de la littérature ?
Non, mais je me demande si c’est vraiment du journalisme. J’aimerais bien que les libraires décident pour moi, parce qu’ils ne savent jamais où placer mes bouquins – quand par miracle ils en ont un ou deux en stock.
Travaillez-vous sur ordinateur ?
Vous croyez quoi, avec une plume d’oie ? Oui. Et je prends mes notes en anglais (je rêve même en anglais, ce que je trouve parfois inquiétant).
Comment vérifiez-vous ? La fiabilité du Net ?
Je ne suis pas un fanatique du « fact checking » à l’américaine, et n’ai jamais travaillé pour des publications qui le soient terriblement. A une époque, on pouvait vraiment publier n’importe quoi dans Libé, personne ne vérifiait. Avec le Net, maintenant, c’est l’inverse, et pareillement excessif : Da Net Rules. Si c’est pas dedans, c’est pas vrai. Moi, je n’écris que des histoires que je tiens de première main. On vérifie comme on peut, mais on pompe énormément aussi. J’ai été très laxiste à une certaine époque. Comme je ne suis pas un journaliste d’investigation, c’est moins grave, ou du moins j’ai fini par m’en persuader. Je n’ai jamais bidonné un papier, mais j’ai souvent copié sur mes petits camarades. En fait, je « ré-agençais », et transformais ça en autre chose de plus amusant (espérons). Je ne suis pas très bon pour chercher les histoires. Je sais par contre les reconnaître quand elles viennent me mordre la jambe. Et puis, bien sûr, en éditant L’Oreille d’un sourd, je me suis mis à me méfier encore plus de la mémoire des hommes. On a une façon de refaçonner les souvenirs, souvent en toute bonne foi. Ça ne les rend pas inutiles ou non valables, mais il faut savoir ce que c’est. Et, parfois, en jouer.
Quels médias consultez-vous ?
Avant, je me sentais toujours un peu tenu de me tenir au courant pour justifier de ma présence en ville, mais ça m’ennuyait prodigieusement. Maintenant, je peux être ce que j’ai toujours voulu, une sorte d’historien amateur. Je lis très peu les journaux, même en ligne. J’aime le cinéma classique hollywoodien, avec une préférence pour le muet et le western. Je me fous du dernier DiCaprio comme de mon dernier slip. Je butine parfois sur les sites, j’écoute rarement la radio, sauf en voiture, je ne regarde la télévision que pour des films sur le câble et les matchs de Premier League anglais ; les news en Amérique m’ont dégoûté, c’est irregardable et ça me rend violent.
Comment avez-vous appris ce métier ? Le détonateur, c’est la découverte de Grover Lewis, journaliste à Rolling Stone de 1971 à 1973, auquel vous avez consacré un livre, Freelance ? « Je lui dois ma vocation et la singularité qui m’isole encore à ce jour. »
Je n’ai appris que sur le tas, sans formation aucune. J’ai juste eu la chance de tomber sur une période où certaines revues recrutaient des amateurs et leur permettaient de se développer. Pour moi, ça a été Rock & Folk. Les Américains, particulièrement ceux de Rolling Stone, m’ont toujours fasciné, et je ne dis pas que ça ne m’a pas influencé, mais l’idée de pouvoir un jour faire comme eux ne m’effleurait même pas. C’était trop fantastique. Grover Lewis [1934-1995], l’effet qu’il a eu sur moi, est arrivé bien plus tard, quand je « pratiquais » déjà depuis près de vingt ans. De lui, je tiens mon goût pour les sujets insolites, ceux qui ne devraient pas faire le sujet d’une page de magazine, encore moins de dix. Et cette méfiance innée des éditeurs, le « moi contre eux », qui le faisait survivre – mais qui l’a passablement endommagé aussi. Freelance n’est pas qu’une ode au bonhomme, c’est un livre assez critique aussi, et je suppose que les critiques s’appliquent autant à moi qu’à lui.
Sur Lewis, encore : « Il se rongeait les foies d’être si peu reconnu. » Et vous, ça va ?
Très bien, merci. Les critiques ont toujours été incroyablement généreux envers moi. Je jouis aussi d’une réputation disproportionnée aux tirages de mes livres, un peu amusante. Les gens qui vous lisent depuis des années, qui disent que vous avez « changé leur vie ». Pas beaucoup, mais ceux-là, je n’ai aucune raison de douter d’eux, et ça me paraît suffisant. Ce qui ne veut pas dire que je ne jalouse pas certaines personnes parfois, leur confort, leur sécurité. Mais je n’avais pas l’estomac pour en arriver là. Les heures de bureau, supporter les hiérarchies. C’est une liberté qui se paie. Donc, ça va.
Vos méthodes, en interview ?
Je sais faire parler les gens, j’ai un don pour ça, mais je suis un très mauvais intervieweur en ce sens qu’il me faut être un interlocuteur égal au sujet. Or, premièrement, ils n’en ont rien à foutre, même si certains trouvent ça rafraîchissant, et deuzio, le résultat est à chaque fois en deçà du plaisir de la rencontre. Il y a aussi toujours un degré de flatterie, simplement dans le fait de s’y intéresser, d’avoir fait le boulot minimum, la recherche (je suis généralement trop préparé, ce qui ne me sert pas beaucoup). Quand c’est Jack Nicholson, ça va, parce qu’il a à peine besoin d’un interlocuteur, il se dévide, c’est sa vanité et sa gentillesse combinées. Et vous pouvez en rendre compte comme je l’ai fait dans Libé à l’époque de [son film] The Two Jakes [1990] – à la fois sans méchanceté ni dédain, mais sans me laisser me bourrer le mou non plus. Je crois que c’est l’équilibre à rechercher, et les circonstances s’y prêtent rarement. Il faut avoir des choses à RACONTER. C’est ça votre travail, pas retranscrire une fichue cassette.
« Un des principes de l’interview réussie est de toujours paraître plus con et moins informé que vous ne l’êtes réellement. »
Ça vaut surtout pour les interviews filmées. J’ai appris ça avec Cinéma-Cinémas [1981-1992]. Les questions les plus banales étaient les plus payantes. Il faut avoir la modestie de s’effacer, ce qui m’était très pénible. Pour un journal, l’important est de mettre le type en confiance avec des questions en apparence sérieuses. Ça marche à chaque coup, mais ça donne souvent des interviews plombantes. Ce qui paie vraiment, surtout pour les magazines, c’est la confrontation. Poser des questions à rebrousse-poil. Mais ça, je ne sais pas faire. Je peux raconter ce qui se passe, mais rarement le provoquer. Et puis, il y a une malhonnêteté foncière derrière ce genre de comportement. La télé, les talk-shows, c’est basé là-dessus. Les rédacteurs en chef ont pris le pli. Si on leur donne un truc un peu sérieux, ils se fâchent. Ils n’ont sûrement pas tort, dans leur carré de choux. Les gens aussi se sont habitués à ça : soit le déballage, soit la petite colère.
Vous écrivez long, parfois vingt-sept feuillets*. Savez-vous être lapidaire ?
Je ne suis pas très bon sur le court, encore moins dans le lapidaire. Mais avec l’arrivée du Net et des mails, j’ai appris à raccourcir en un temps record. Bayon m’appelait, faut virer deux feuillets. Ou trois paragraphes. Gérard Lefort m’a forcé à réduire une nécro sur Burt Lancaster de douze à six feuillets. De la torture, mais j’en étais capable. Il y a toujours une coupe qui fait plus mal qu’une autre, et j’aime le faire moi-même. Les gens qui éditent n’ont pas toujours le sens de ce qui fait qu’un article marche ou pas. Surtout dans mon cas, où j’ai souvent agressivement ??? utilisé la digression pour trimballer le lecteur et le désorienter ; ça a longtemps été mon moteur.
L’usage du « je » ? Au cas par cas ?
J’ai fini par apprécier l’interdiction parce que ça m’a appris à écrire autrement et à me rendre plus « employable » ailleurs. Sinon, il y a autant de stupidité à interdire le je qu’à l’utiliser tout le temps. Comme vous dites, c’est du cas par cas.
Plus on avance dans le recueil, plus Libé fait appel à vous pour des nécrologies. Angoisse ?
C’est moi qui proposais. Ils ont fini par compter sur moi pour ces choses, mais se seraient bien dispensés de passer beaucoup de ces nécros. Dans un autre livre, Caractères [2006], il y a tout un chapitre là-dessus : c’est une façon de parler de gens qui n’auraient pas eu leur place dans un quotidien, même aussi atypique que Libération. Ce journal avait ça de bien, avec eux les morts avaient des droits ; droit à la Une, quand ils étaient célèbres, ou à un bas de page dans le cas contraire. Tel dessinateur de Mad, telle strip-teaseuse, ou le mec qui s’occupait de Faulkner, Flannery O’Connor ou Malcom Lowry dans telle maison d’édition. Le petit monde. Les arrière-cuisines. Mon turf.
Premier papier publié ?
Ça part d’une lettre d’insultes à Rock & Folk. Au lieu de la publier, Philippe Constantin, qui s’occupait du courrier, m’a mis au défi d’écrire un truc polémique sur le groupe Blood Sweat and Tears et ce que je voyais à l’époque comme le commencement de la fin : les prétentions rock, la « fusion » de mes deux, l’apport du jazz et du classique. Tous ces trucs ampoulés qui cherchaient à donner une respectabilité au rock et qui plaisaient aux beaufs de la presse et aux parents. Evidemment, le canard avait trouvé bon d’amortir le choc avec un papier de Philippe Paringaux qui chantait les louanges de Chicago – un groupe similairement prétentieux, légèrement plus supportable. C’est ce qui m’a mis le pied à l’étrier, en 1967-68 je crois. Mais je n’ai commencé à collaborer régulièrement qu’une fois en Amérique, 1970-71.
Dernier papier publié ?
Au début de l’été, dans GQ, sur la maison du crime sur Franklin Avenue à Los Angeles, et sur le Docteur Hodel, un criminel couvert par la police de Los Angeles pendant vingt ans et qui est sûrement l’homme qui a tué le Dahlia noir. J’ai fait la visite de la maison avec son fils, un ancien flic qui a reconstitué l’effarant puzzle de la carrière criminelle de son père. Ah non… Après il y a eu le papier de couverture, une interview avec Harrison Ford…
Prochain papier publié ?
Ce sera sans doute pour Vogue Hommes, un numéro sur l’obsession. Celle de la gloire chez James Salter, qui a été chercher dans la littérature ce qu’il n’avait pas pu trouver dans le ciel de Corée comme pilote de chasse.
Enfin, quelles sont vos règles ?
Je ne réussis pas toujours à m’y tenir, mais je dirais ne jamais rien faire sans passion. C’est ce qui me débecte le plus chez les autres quand je le détecte. Dans un métier où on se préoccupe surtout de futilité, ça me paraît être la moindre des choses d’y croire dur comme fer, et surtout de vouloir le faire partager. On peut se tromper, et je me suis souvent trompé bien sûr, mais sur le coup on doit être sincère. C’est pour ça que ça m’est plus difficile de faire des papiers sur des célébrités, parce que je n’en ai vraiment rien à cirer.
entretien Richard Gaitet, photographie Yvette Hammond
L’Oreille d’un sourd – L’Amérique dans le rétro, 30 ans de journalisme
Grasset, 568 pages, 25 euros